SONIA
Allahouma amine!
Ce mot répété à l'unisson par toutes les personnes présentes dans cette salle m'apaisait profondément.
Au-delà, il m'ôtait un lourd poids des épaules.
Alhamdoulilahi Rabil alamine.
La lecture du Coran avait empli la maison depuis la fin de la prière de Fadjr et l'imam venait de finir de formuler des prières pour le repos de l'âme de mon mari.
Alhamdoulilahi rabil alamine ! Alhamdoulilahi rabil alamine !
Alhamdoulilahi rabil alamine !
Je rendais grâce à Dieu de m'avoir donné le courage et la patience de porter le veuvage jusqu'à sa fin et comme il se devait.
Je pense n'avoir eu aucun manquement ni d'égarement durant cette période. J'ai respecté mon mari et mon mariage comme il se devait et ce jusqu'à cette dernière minute où j'ai aussi porté son deuil comme il se devait. J'ai respecté sa mémoire.
Oui Badara Gueye, je t'ai donné jusqu'à la dernière minute ce que je te devais et aujourd'hui, j'étais libre.
J'égrenais mon chapelet, la moitié du visage caché sous mon voile, pour ne pas avoir à parler à ses sœurs mais aussi à son frère.
Depuis la mort de mon mari, ils ne cessaient de roder dans la maison, faisant ce que bon leur semblait, poussant la provocation à un point inexplicable.
Mais je gardais mon calme. Il était hors de question qu'il me fasse sortir de mes gongs dans cette période.
Et je le savais, il n'attendait que ma sortie de veuvage pour dérouler leur plan diabolique mais je ne vais pas attendre.
Aujourd'hui, sera la fin de tout. Je ne porte plus leur nom tout comme ils ne font plus partie de ma vie.
Avec la mort de leur frère, tous les liens qui nous unissaient se brisaient, prenaient fin.
Oui tout sera fini aujourd'hui. Je ne compte pas dormir sans en finir avec eux.
-sois patiente....mougne nga ba fi yakar na lep diekhna.
(Tu as su tout supporter jusque-là, je pense que tout est fini maintenant)
Me dit ma tante lorsque je lui fis part de convoquer tout le monde à une réunion.
-Tata, non je n'attendrai pas. J'ai trop attendu. C'est fini maintenant.
-Sokhna Oumy daniou la sokhla wone wahtane ak wa keur gui ci tewayou imam bala mouy dem! Nous interrompit Dieynaba, l'aînée de ma belle famille.
(Nous avons besoin de discuter avec toi et les autres membres de la famille en présence de l'imam avant qu'il ne parte)
-bismilah Dieynaba! Fit ma tante.
Elle ressortit avant de revenir accompagnée de leur seul frère maintenant mais aussi de leur sœur, la cadette. Les suivirent de près l'imam ainsi que le chef de quartier et leur oncle
-nous avons tenu à avoir cette petite réunion dés maintenant pour clarifier les choses car on voudrait que la prochaine fois que l'on revienne ici, qu'il n'y ait pas de problème. Man nak may taw wayei Mansour moy souniou kilifeu fimné ni. Damakoy bayi mou wakh.
(je suis certes l'ainée mais étant désormais le seul frère qui nous reste, Mansour devient le chef de famille. Je vais le laisser parler)
Tout en parlant, Dieynaba n'avait pas une seule fois levé les yeux vers moi, me regardant de haut, comme elle l'a toujours fait.
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SONIA
RomanceSonia ou le sacrifice d'une mère. PS: et je préviens encore, j'écris pour un public averti et mature