Gâteau ensanglanté | Fyodor Dostoyevsky et Nikolai Gogol [Fyolai]

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"Ma chérie.."
Les amants n'ont également pas de raison
Ni chance, ni rien à pleurer.

Fyodor Dostoyevsky était assis à table, face à lui se trouvait un magnifique gâteau à la vanille, garnit d'un coulis de fraise. Peut-être n'était il pas si magnifique à regarder deux fois, car le coulis donnait des impressions de sang frais, s'échappant pour couler jusque sous la table et partout là où cela serait possible.

Le russe ne portait pas comme à son habitude sa ushanka, il touchait de sa fourchette le gâteau, admirant la façon dont il avait été préparé. Bien qu'admirer était un bien grand mot, après tout, son regard mauve ne perdait pas de son apparence ordinaire.

Disposé de ci delà, l'on pouvait apercevoir plusieurs bijoux dont la valeur n'étaient pas à imaginer, les diamants et joyaux resplendissaient, n'importe quel homme aurait offert cela à sa compagne, les laisser traîner sur la table, certains étant sali par le coulis de sang, était une jolie insulte.

Pourtant le russe n'y toucherait pas, c'était un beau présent de Nikolaï, il ne savait où le clown s'était procuré tant de bijoux, ni pourquoi avait-il décidé de lui offrir sans lui proposer de les porter, bien qu'il ne l'aurait évidemment pas fait. Bien sûr, se poser tant de question était idiot. Les bijoux étaient disposés ainsi car ils étaient un cadeau de Nikolaï, cela était le contexte et réponse. Il n'y avait pas à réfléchir derrière les agissements de l'ukrainien, ce n'aurait amené qu'à perdre la tête.

Parlant de l'Ukrainien, celui-ci entra dans la pièce, contrairement à son habitude, il ne portait ni sa cape ni artifices. Son masque et chapeau étaient hors de vue, le laissant resplendir au naturel. C'était bien ainsi que le russe le préférait, sans indice sur son pouvoir et par cela, du péché qu'il portait.

Le clown s'arrêta dos à sa chaise, à présent le russe ne pouvait plus l'observer, il put bientôt sentir le souffle du blanc contre son oreille, devinant le sourire qui devait habiter son sourire à présent.

« Dos-kun, me permettrais-tu de te nourrir ce soir? Après tout, c'est mon gâteau, n'est-ce pas?~ »

« Je n'ai rien contre cela. »

Alors que le russe s'attendait que le clown prenne la fourchette lui étant tendue, il attrapa de ses mains gantées une partie du gâteau, laissant le coulis se reprendre sur la table, à croire que cela était réellement du sang..

Fyodor ne bougea pas malgré l'action inattendue du clown, il déposa la fourchette contre le haut du gâteau, tandis que son tendre ami se penchait contre son oreille. D'une main, il se soutînt en se tenant au bras de chaise, la main remplie de gâteau s'approcha simplement de la bouche de russe. Celui-ci ouvrit simplement la bouche, attendant d'être nourri comme convenu, alors qu'il regardait du coin de l'œil son compagnon.

Les doigts entrouvrirent plus les lèvres du russe, prenant leurs aises alors qu'il le nourrissait d'une partie du gâteau qui lui était réservé. Le liquide rouge tacha le menton du russe, s'écoulant aussi jusqu'à sa chemise, le blanc immaculé taché à présent par la couleur sang. Le clown ne sembla pas y faire attention car il reprit une partie du gâteau.

Fyodor étant entrain de goûter, il ne rouvrit pas immédiatement; Nikolaï fit cependant comme il en avait décidé, lui faisant rouvrir la bouche. Il se dépêcha d'avaler, perturbé par l'action de son ami, alors que ce dernier déposait à nouveau sur sa langue le repas.

Le clown le laissa cette fois avaler calmement, alors que sa main s'avançait vers un des bracelets qu'il avait offert à son cher et tendre ami, il l'attrapât, admirant les rubis qui étaient d'une couleur similaire à ses gants et au coulis.

L'ukrainien le prit, l'admirent avant de reprendre une part de gâteau, mélangeant les feux d'une façon maladroite avant de rouvrir la bouche du russe, déposant son offrande dans celle-ci.

Fyodor ne fit rien face au bijou, il ne referma pas la bouche, voyant que son clown s'amusait à présent avec ses doigts dans sa bouche, l'impression était bien étrange mais pouvait parfaitement être qualifiée d'agréable.

Il était à se demander comment Gogol avait encore pu avoir l'idée de le nourrir d'un bracelet rare en même temps que ce gâteau, à croire qu'il désirait le tuer.
Mourir de cette façon.. Cela serait bien agréable.
Mais évidemment un péché, mourir en mangeant, cela serait bien trop proche de la gourmandise, l'un des sept péchés..

Pourtant s'il devait mourir; il désirait que cela soit à présent, dans les mains de son cher et tendre, mangeant ce qui lui était tendu jusqu'à la fin, quelle plus belle mort que celle réalisée par celui que l'on aimait ?

Bien aucune.

Les amants n'ont également pas de raison
Ni chance, ni rien à pleurer
"Ma chérie.."

La seule mort qu'il désirait à présent était celle que Nikolai lui offrirait, que cela soit par gourmandise, ou qu'il en vienne à finir par luxure, paresse, colère, orgueil, envie, avarice..

Quelle que soit le choix, cela serait Nikolaï qui se déciderait, celui qui mettrait un point final à sa vie. Jamais personne d'autre n'en serait digne, et il savait bel et bien; que jamais il n'aurait l'occasion de mourir dans de nombreuses années. Dieu le reprendrait bien plus tôt, et Il semblait avoir envoyé ce clown pour se charger de cela.

Le soir quand il pleut des étoiles,
Je fais ce vœu
Ces mots que je répète,
Sont ceux d'une prière.

Oui, Nikolaï Gogol avait été celui qui avait donné un tout nouveau sens à sa vie, il serait donc aussi celui qui lui enlèverait. Après tout cela n'était il pas parfait? Le clown pourrait par cela tenter de se libérer de ses sentiments, tout deux y gagneraient.

Et s'il s'ennuyait, il était persuadé que son ami le rejoindrait peu après. Jamais ne serait-il libre après tout, comme lui n'était plus libre depuis son entrée dans sa vie. Il était bien aussi enfermé par ses sentiments envers le blanc.

Jamais quiconque d'autre n'avait pu s'emparer de son cœur de cette façon, et jamais personne n'y arriverait, son cœur, son âme, son corps tout entier appartenait à présent à Nikolaï Gogol, et jamais personne d'autre ne pourrait en avoir possession.

Jamais quiconque d'autre n'avait pu s'emparer de son cœur de cette façon, et jamais personne n'y arriverait, son cœur, son âme, son corps tout entier appartenait à présent à Nikolaï Gogol, et jamais personne d'autre ne pourrait en avoir possession

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