Chapitre treizième.

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Chapitre treizième : On va jouer au plus con, qui gagne ?


« Je ne suis pas encore certaine de réaliser, mais je crois qu'autour de moi, le monde a cessé de tourner. »


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Point de vue externe.


Échouer. Vraisemblablement quelques chose d'assez commun dans la nature humaine. Quelque chose qui n'est ni extraordinaire, ni banal. Et quelques soit le chemin que l'on choisit de prendre au cour de notre vie, un jour ou l'autre on finit par croiser celui de l'échec. Pour certain l'échec se résume à une perte de contrôle, tandis que pour d'autre l'échec est une sorte d'apprentissage. On ne peut simplement pas tout réussir dans la vie, tout bien faire comme la société le voudrait. Parce que l'erreur est humaine alors que la perfection n'est qu'une idéalisation du genre. On a beau toujours vouloir atteindre le plus haut niveau dans chaque instant de nos vies : faire primer l'organisation, la minutie, la précision, quelque fois le train en marche déraille et arrive dans une autre gare. Ce n'est pas la bonne destination est c'est ennuyant, mais l'important c'est que malgré tout on arrive quelque part. On n'est pas perdu.


Et June vivait l'échec de la pire façon qu'il puisse exister. June vivait l'échec comme une énième remise en question de toute ses croyances, de ses capacités, de ses qualités et de ses besoins.




L'impression de tomber de cinq étages. L'air qui semble trop épais pour mes poumons. Le sol qui parait absent sous mes pieds. Les visages qui m'entourent sont flous, seul le rire et leur corps ondulant m'agressent. J'ai cette mauvaise sensation que le monde entier s'est arrêté de vivre pour se moquer de moi. Et au travers de tout cela, toujours ces même yeux bleus qui me fixent dans l'intensité de la nuit noire. Puis ces mots incessants qui me rabaissent toujours plus bas que terre


- Vous allez devoir prendre des cours particulier.


Je me réveille en sursaut, le front et la nuque dégoulinant de sueur. Le projecteur de mon réveil m'indique qu'il est cinq heures et demi. Cela fait maintenant plusieurs jours que je passe de mauvaises nuits suite à l'annonce que m'a fait monsieur Peters.


Je passe mon avant bras, lasse, sur le devant de mes yeux et souffle. Je ne devrais pas prendre les choses autant à cœur, je le sais. Mais je n'y parviens pas. Depuis que je suis toute petite je me suis toujours battue pour ne jamais échouer dans ce que j'entreprenais. J'ai toujours eu cette volonté de vouloir me surpasser et de surpasser les autres aussi. Pas dans l'optique de les écraser parce qu'ils ne valent rien - bien loin de moi cette idée - mais simplement pour me prouver que moi aussi je peux être meilleure que quelqu'un. Même si évidemment, je serais toujours moins bonne que d'autres. C'est une fatalité.




Plus tard dans la matinée, lorsque je me rends au conservatoire, je ne suis clairement pas d'humeur à supporter les caprices d'Amber. C'est donc tout naturellement que lorsque je passe près d'elle et qu'elle ne m'adresse pas un regard, je ne le fais pas non plus. Je l'entends se retourner sur moi tandis que je continue mon chemin. Ce n'est pas parce que je suis quelqu'un de gentil qu'il faut tout se permettre. J'ai peut être - trop - tendance à laisser couler lorsque cela concerne les personnes qui me tiennent à cœur, mais aujourd'hui, je ne suis vraiment, vraiment pas d'humeur pour cela. Les concessions ne sont pas pour tout de suite.

« Dancing to live »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant