Chapitre 4 : La menace

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Le lendemain, après une dure journée de cours, les quatre amis sont tous réunis dans la chambre de Virginie. La jeune fille est confortablement lovée sur son lit une place, regardant la fenêtre au-dessus de sa tête. Dalia, elle, se tient debout, tenant Sophie dans ses bras. Pierre pénètre dans la petite pièce au papier peint d'une couleur jaune pâle, et recouvert de photos de Virginie, de ses amis, de sa défunte mère Hélène, ainsi que de cartes postales provenant de la France entière.

Cette petite chambre, Virginie ne l'occupait que depuis quelques semaines, et elle la trouvait bien moins spacieuse que sa précédente, celle de l'appartement qu'elle partageait avec sa mère célibataire. Mais elle n'avait pas eu le choix. Suite au décès d'Hélène Sergent dans un accident de voiture des plus suspects quelques semaines avant, Virginie avait emménagé chez sa tante, Danielle Sergent. Cette dernière, mariée et mère de deux enfants de 10 et 12 ans, était ingénieure en informatique. À la mort de sa sœur, elle avait promis de s'occuper de sa nièce jusqu'à ses prochains 18 ans.

Oui, sa nouvelle chambre était bien plus petite que la précédente, et la jeune fille galérait à y ranger toutes ses affaires. Au pied du lit traîne une pile de peluches, sur laquelle trône, à son sommet, un gros ours blanc. À sa gauche, une table de chevet collée contre son lit empêchait Virginie d'étendre son bras de tout son long lorsqu'elle était couchée. Un peu plus loin est adossée au mur une grande bibliothèque surchargée de livres, de films et de babioles représentant un décharné, une statue de Vénus et autres représentations de dieux anciens. Enfin, sur toute la surface du mur de droite, une armoire ouverte laisse entrapercevoir des habits plus ou moins rangés.

Pierre slalome entre les obstacles, arrive jusqu'au petit bureau au fond de la pièce, en dégage, d'un revers de son bras libre, les deux piles de livres de cours posés dessus, et pose à leur place un plateau contenant le repas du soir. Puis, encore essoufflé, il s'assoit sur le lit à côté de Virginie, la prend dans ses bras et l'embrasse.

« Eh voilà, Pizza au saumon, et Banana Split en dessert, tout ça rien que pour ma jolie copine !

Merci Pierre, tu es adorable, lui répond Virginie en souriant timidement.

Mais, je peux rien refuser à ma super-héroïne préférée ! Je m'inquiète, t'as rien dit de la journée ! Tu sais, si c'est pour hier...

Oui, c'est pour hier, je sais pas quoi penser, je sais plus... J'aurais pas dû vous emmener chez ce type... Je veux pas qu'il vous fasse du mal à cause de moi !

Relax, coupe Dalia en lâchant Sophie et en dirigeant vers Virginie pour s'asseoir à côté d'elle, je crois que lui aussi a été surpris par ce truc...

Me dis pas que tu le crois, s'énerve Virginie.

Quoi, quand il dit qu'il n'a pas voulu faire de toi son rat de labo, lui répond calmement sa malicieuse amie, Je le crois totalement. J'ai vu ses yeux, il était en panique, papy...

Pourtant je sais qu'il me cache des trucs ! que je crois qu'il me cache des trucs ?

Oh, ça oui il te cache des trucs, s'amuse Dalia, mais je suis sûre qu'il te veut pas de mal...

Dire qu'il y a un ou deux mois j'étais tranquille avec ma mère, soupire la jeune fille aux cheveux de feu. »

L'adolescente fixe la photo accrochée au mur, face à elle, de sa génitrice, et une larme coule sur sa joue.

« Eh, dit Pierre, pense à autre chose. On est pas là pour pleurer. Je vais nous mettre un bon film d'horreur. Tu préfères quoi, Vendredi 13, Freddy, Evil dead ?

Gymnote : Ondes de tempêtesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant