[Fanfiction] Les 100ème Hunger Games

Chapitre 0

Après les Jeux, je ne me souvenais de rien, ou alors des débris, des flashs, mais ce n'était rien. Je pense que ma conscience a voulu dissimuler tout ce qui s'est passé ces jours-là. En clair, mon corps a souhaité me protéger de la souffrance et de la violence. Mais aujourd'hui, tout me revient, comme un flot que l'on ne peut contrôler. Le barrage dans ma tête s'est brisé, et je me souviens des 100ème jeux des Hunger Games.

Chapitre 0

"En ce jour des 100ème Hunger Games, nous célébrons la chute du Second Soulèvement. Depuis les évènements encore récents dans nos esprits, il n'y a qu'harmonie et cohésion dans Panem. Je suis fier, et honoré, de voir que nos racines ont fleuries une seconde fois, arrosées par la volonté de paix et de vivre ensemble. Nous avons compris que la place de chacun doit être tenue ; et pour que la Réconciliation demeure, elle nécessite des sacrifices. Les Jeux existent comme une remémoration du passé, dans le but de se souvenir des conséquences quand on brise une tradition. Pour cette nouvelle édition des Jeux de l'Expiation, car vingt cinq longues années se sont déjà écoulées, un soldat sera sélectionné parmi toute la jeunesse ; alors ses concurrents seront choisis parmi ses proches, et uniquement ses proches. Pour les 100ème Hunger Games, nous lançons une édition qui risque d'être... intime."

Tel est le discours du président Green. Mes parents se serrent autour de moi, comme si je m'apprêtais à m'enfuir, mais je ne risque pas d'aller très loin avec les clôtures. Nous sommes tous réunis chez les Zamora, la seule famille du quartier à avoir une télévision. Il y a une silence de plomb. C'est sur le minuscule poste que les caméras retranscrivent les mots de notre cher dirigeant. Son manteau à col vert me donne des nausées, mais je préfère toujours cette vision à ce visage éternellement étiré par les chirurgies esthétiques. Je doute que son sourire soit artificiel, en réalité, il me semble tout à fait volontaire, ce sourire pénible qui ne s'enlève jamais, qui est ravi de saluer ses admirateurs. Il y a quelque chose de tout à fait malfaisant dans ce sourire, et c'est comme si Green le savait et qu'il avait tout fait pour le rendre visible. Sur l'écran, le président fait mine de prendre son temps pour choisir un papier, mais il ne veut qu'une chose, c'est que ses jeux commencent. Je suis dégouté d'assister à cette mise en scène. On nous impose des rôles, et maintenant il faut aussi qu'on se force à regarder ça. Finalement, mes parents avaient raison de me tenir car partir c'est exactement ce que je fais. Je ne peux plus supporter. Je m'apprête à claquer la porte derrière moi quand j'entends un prénom. Ses consonances. Ses deux syllabes. Sa facilité à être prononcé. Puis j'entends un nom de famille. Ses origines de l'est. Sa complexité à le prononcer tout de suite.

C'est moi. J'ai été sélectionné. Et comme si je n'étais pas certain de l'avoir entendu, la télévision le répète, suivi de tous mes proches qui vont participer aux Jeux.

Après les Jeux je ne me souvenais de rien, mais la première chose qui est revenu me hanter, c'est ce moment où plus rien ne me parvenait, ni le son, ni même les mouvements, et encore moins mon existence. A la prononciation de ce nom, j'ai tout perdu, et j'allais perdre plus...