Adventures of Antisca

6- Course d'une vie

La sonnerie de mon alarme s'immisce peu à peu dans mon rêve, me forçant à me réveiller. Me voici de nouveau sur Terre. Le pays des rêves est beaucoup plus agréable en comparaison à ce qui m'attend aujourd'hui. C'est le grand jour comme dirait certain. Le jour du tournoi sportif. Pour moi, ce ne sera qu'un moment pénible, comme tant d'autres. Me retrouver, une journée entière à faire du sport n'est pas fait pour moi. Et encore moins me retrouver avec mes camarades de classe ainsi que d'être avec d'autres personnes. Nous serons nombreux... Tout le lycée sera présent.

C'est avec une pointe d'amertume que j'enfile ma tenue de sport. J'ai toujours cette impression d'être en pyjama avec ces vêtements. Mais il va falloir y aller. Qui sait, je suis peut-être l'élément indispensable qui permettra à ma classe de gagner. Je balaie cette idée du revers de la manche. J'attrape la bouteille de jus d'orange qui est rangée dans le réfrigérateur et me sers un verre. Un bon jus de fruit pour prendre des forces ! Cette journée ne sera pas forcément si terrible que cela, non ? Essayons de trouver du positif. Olympe est mon binôme pour la course d'orientation, ce sera un moment plutôt sympa ! Mon équipe pour la course de relais n'est pas si nulle, c'est plaisant à savoir. Il ne reste plus que les activités individuelles qui risquent d'être pénibles.

Je ferme mon sweat zippé et prends une grande inspiration avant de sortir dehors. Je vais devoir me rendre au stade où va se dérouler le tournoi sportif de ce jeudi. Une fois la porte fermée, le vent frais du mois de novembre caresse mes joues. Un léger sourire se dessine sur mon visage. Ces petits moments de marche en extérieur sont un véritable plaisir. Surtout lorsque la température ne dépasse pas une certaine limite telle que nous pouvons les atteindre en été. Je commence à arpenter la rue du lotissement où nous vivons, mes parents et moi. Pour faire taire les premiers bruits de circulation arrivant à mes tympans, j'enfonce ma paire d'écouteurs dans mes oreilles. Le brouhaha environnant se fait de plus en plus lointain au fur et à mesure que les premières notes se mettent à défiler dans le creux de mes oreilles. Je marche d'un pas déterminé face au vent qui attaque mon visage en continu. Et si je m'investissais pleinement aujourd'hui ? Ne serait-ce que dans les épreuves individuelles, puis dans celles incluant un ou plusieurs coéquipiers. Ce serait un bon début pour un changement ! Je ne souhaite pas donner un mauvais exemple à mon petit frère ou à ma petite sœur en étant la fille que tout le monde oublie tant elle est transparente et paraît être insignifiante alors que c'est tout le contraire. Je veux changer et je vais changer ! Il faut que j'entretienne et développe ma relation avec Olympe et par la même occasion, tenter de communiquer avec Artémis. Je veux véritablement des amis, ce n'était qu'un prétexte lorsque je songeais que j'allais me rapprocher d'eux pour en apprendre plus sur Antoine. Encore un mensonge de plus fait à moi-même. Je vais en découvrir plus sur Antoine grâce à mes propres moyens et qui sait, je vais peut-être réussir à devenir amie avec lui. Mes pensées tourbillonnent dans ma tête, mais malgré cela, je continue ma route pour rejoindre le stade. Le vent se calme au fur et à mesure que je marche dans le sous-bois. Je lève ma tête en direction du ciel voilé par les branches des arbres. Mes pensées s'entremêlent dans ce cadre propice à la méditation. Le monde est muet autour de moi, les seules voix qui résonnent dans ma tête sont celles de la musique accompagnée par la mienne. Je continue sur cette lancée avec le cœur léger ainsi qu'avec les idées qui ne cessent de fuser dans mon crâne. Mon moment de plénitude est interrompu par une silhouette qui gesticule devant moi : Olympe.

- Coucou Prisca ! entonne Olympe lorsque j'enlève mes écouteurs.

- Salut ! Tu m'as fait peur ! dis-je en riant.

- Désolée, ce n'était pas le but recherché... Es-tu prête pour le tournoi sportif d'aujourd'hui ? me demande-t-elle, surexcitée.

- Je dirai que cela peut aller. Je vais faire de mon mieux ! déclaré-je avec entrain. Regarde, nous sommes arrivées, ajouté-je en désignant le stade avec un signe de tête.