21.

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J'avais passé une des meilleures nuits de toute ma vie.

Je passai le reste de ma journée à aider aux tâches du village en discutant avec Sam et en rougissant à chaque fois que j'entendais le nom d'Amarok, ou bien que je croisais son regard.

Au milieu de l'après-midi, Samantha finit par remarquer nos regards en coin.

- Bon! Tu m'expliques? me demanda-t-elle avec malice.

- Je... c'est rien, vraiment rien...

J'observai autour de nous, mais tout le monde semblait occupé par autre chose. J'essayai de scruter leur pensée, mais aucune ne se tournait vers nous.

- Je... On... On s'est embrassés hier soir, finis-je par lui murmurer à l'oreille.

- PARDON?

- Chuuuuut!

Embarrassée, je cachai mon visage rouge dans mes mains alors que Sam m'envoyait des questions mentales par milliers, sachant que je ne pourrais y échapper.

- Comment c'était ? dit-elle à voix haute.

- C'était... Vraiment bien, dis-je timidement.

Elle émit une série de cris aigus, qui étaient soit une célébration, soit une invitation à abréger ses tortures, toujours est-il que ça me vrilla les oreilles.

- Aï-euh.

- Rooooh ça va !

Nous nous mettâmes à rire toutes les deux. Une fois calmées, elle reprit, les larmes aux yeux.

- En tout cas ça fait plaisir de voir qu'il est redevenu lui-même.

- Qu'est-ce que tu veux dire?

Elle eut un moment de pause. Sam hésita un instant, tortura sa lèvre, puis souffla et continua sans me regarder dans les yeux.

- Pendant que tu... "Dormais", il... Il a pété un câble.

- Tu peux être un peu plus précise s'il te plait ?

- Il... S'est beaucoup inquiété et il... A perdu le contrôle de son loup.

Sa voix s'était cassée sur la fin de sa phrase. J'avais un horrible pressentiment. Ça voulait dire quoi ça encore?

- Qu'est-ce qu'il a fait?

Ma voix était dure et âpre. Je ne parlais plus seule, ma louve m'avait rejointe. Nous étions toutes les deux inquiètes.

- Je... Je crois que ça sera plus simple si je te montre, soupira-t-elle.

Elle m'emmena à l'opposé du village, vers une bâtisse que je n'avais pas encore vue et je doutais fortement qu'il s'agisse d'une habitation.

C'était un petit bâtiment en béton, gris et bas.

Deux loups montaient la garde devant l'entrée et quand ils virent Sam, ils acceptèrent de nous laisser passer, non sans me lancer un regard gêné.

L'odeur était infâme. Une odeur de sueur, de sang et de larmes me prit à la gorge dès que j'eus passé l'entrée et je compris pourquoi les gardes avaient tressailli en me voyant: dans la seule vitre, je pouvais voir mes yeux vert se teinter de violet par tâches, comme de la rouille.

Il n'y avait qu'un couloir et au bout, un escalier qui descendait.

Je sentais la gêne et l'hésitation de Samantha aussi clairement que si je l'entendais pulser dans mes veines.

Il se passa encore cinq longues minutes avant que nous arrivions en bas de l'escalier.

L'odeur était encore plus forte et plus insoutenable. J'entendais des râles de douleur à travers des portes en métal disposées comme des cellules ... D'ailleurs s'en étaient probablement.

La gueule du loup: L'appel De La LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant