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30/09/2022-J-51

J'ai. Été. Malade. TOUTE LA SEMAINE.

En fait, mercredi dernier, l'illustre inconnu qui avait pris soin de moi m'avait emmenée dans l'appartement d'Arthur, juste au-dessus du café. Celui-ci m'avait trouvée là une heure plus tard, en me disant que je n'avais pas à m'en faire, que Cassidy, l'autre serveuse, était arrivée juste à temps pour prendre le relais du service et que mon ami -Mickaël?- avait aidé à nettoyer mon plateau renversé. Puis, il m'avait passé un savon monstre pour ne pas lui avoir signalé que je ne me sentais pas bien et m'avait emmenée de force aux urgences.

Bref, j'avais écopé d'une semaine de maladie avec assignation à domicile supplémentaire. Une joie. La porte à peine franchie, Mia me sauta dessus.

- Viviiiiiii! Me fait plus jamais ça!

- J'en ai pas l'intention, ne t'en fais pas, dis-je en lui rendant son étreinte.

Elle me serra de plus belle et je grimaçai.

Ma meilleure amie se détacha vivement de moi en me sentant me tendre et me regarda durement.

- Où?

- Mia, je vais bien,vraiment-

- J'ai dit "où?".

Honteusement, je remontai ma manche gauche. La brune écarquilla les yeux en voyant l'hématome qui s'étendait sur toute la longueur de mon avant-bras. Elle était au courant des problèmes avec ma mère, certes... Mais je ne lui avais jamais expliqué jusqu'où ils s'étendaient.

- Elle... Elle t'a fait ça... Autre part?

Mia avait du mal à parler et je comprenais pourquoi: c'était dégoûtant.

- Sur l'abdomen et la poitrine. J'en ai peut-être aux jambes, je sais pas...

Je parlais tellement bas que je ne m'entendais presque pas. La brune resta sans voix.

Doucement, je relevai la tête pour affronter son regard et ce que j'y trouvai m'étonna un peu je dois dire: c'était de la colère à l'état pur.

- Comment elle peut faire ça à sa propre fille...

- Je vais bien Mia et dans une semaine je n'aurais plus rien-

-C'est pas le problème Vi!

Elle soupira et m'attrapa les mains.

- Dis-le à ton père.

- Je ne peux pas. Il se sentirait trop coupable, tu le sais.

- Et que tu le veuilles ou pas, il est responsable de toi ! Tu dois lui dire ce qu'il t'arrive quand tu es chez elle.

- Je...

- Il n'y a pas de "je"! Tu le fais un point c'est tout. La prochaine fois que tu le vois, tu lui racontes tout, sinon je te jure que je le ferai à ta place!

- Faire quoi à sa place?

Nous sursautâmes toutes les deux en entendant Mikaël émerger juste derrière nous.

Mia m'envoya un regard pour me demander si elle pouvait lui en parler. Ma réponse était non, bien évidemment.

- Rien, ne t'inquiète pas, répondis-je au blond. Au fait, on ne te voit plus si souvent avec Samantha... Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Ah, ça... Il se gratta la tête, embarrassé. Disons qu'on est... Dans une passe difficile.

- Difficile comment?

La brune était suspicieuse. Logique. Je crois?

- Difficile comme... Je crois que j'aime quelqu'un d'autre.

Il finit sa phrase en me regardant. Tout naturellement, je détournai donc le regard pour voir Mia faire semblant de vomir dans le dos du blond... Et puis encore derrière elle, les deux puits noirs me fusiller.

06/10/2022-J-45

Je regardais par la fenêtre, distraite. Il faut dire que le cours était ... Bon bah, pas du tout intéressant. Mia avait une autre classe, Amarok séchait, encore, et Mickaël campait ses positions et restait à côté de moi. Si au début je trouvais ça rassurant, je trouvais maintenant qu'il était pour le moins envahissant.

Mais comment pourrais-je lui dire ça alors qu'il me protégeais? Je décidais donc la plupart du temps de laisser couler ses avances nullissimes et ses sous-entendus qui auraient pu être plus sous et moins entendus.

Quelqu'un toqua à la porte, me tirant de ma rêverie. C'était Amarok, qui revenait en classe après avoir séché toute la matinée de cours. Cependant, il devait inspirer la même peur au professeur qu'à moi puisque celui-ci n'eut rien à dire sur le retard incroyable de son élève.

Le brun passa devant mon banc, eut un temps d'arrêt et se mit juste derrière moi. Tout le monde avait déserté cette place à cause de Mickaël et d'ailleurs celui-ci envoya un regard noir vers son meilleur ami. Il avait peur qu'Amarok soit méchant avec moi?

Je n'y fis pas plus attention, car le blond avait changé d'attitude en un quart de seconde et était désormais plus collant que jamais, déterminé à ce que je tombe sous son charme j'imagine...

Lorsqu'enfin le cours prit fin, je m'enfuis de la classe.

Alors que j'allais à mon casier pour prendre mes affaires, j'entendis qu'on plaquait quelqu'un contre un casier. Ne voulant pas être prise dans le conflit, je me dirigeai vers un autre couloir, mais une voix m'arrêta net.

- Qu'est-ce qui te met en rogne le toutou?

C'était Mickaël. Et apparemment c'était lui qui était cloué au casier.

- T'approche plus d'elle, grogna une deuxième... Je l'avais déjà entendue, j'en étais sûre...

- Bah alors mon vieux, tu supportes pas que je me fasse d'autres amies?

Mon vieux? Autres amies? Mais alors c'était...

- Je sais très bien que tu sais qui elle est. Ceci est ton dernier avertissement: ne l'approche plus.

Je retins une exclamation. Non seulement il s'agissait bien d'Amarok, mais en plus je reconnus la voix de l'inconnu qui avait pris soin de moi.

Ils se turent tous les deux et je compris que par je ne sais quel miracle, ils m'avaient entendus. Je fis donc comme si de rien n'était et continuai mon chemin dans le couloir en gardant la tête baissée. De ce que je pus apercevoir du coin de l'œil, Amarok avait lâché Mickaël et ils me regardaient passer sans rien faire.

Sur un coup de tête, je m'arrêtai juste à leur hauteur. Je sentais leurs regards me fixer et en parlant le plus clairement possible, je dis d'un coup:

- Merci pour la dernière fois...

Je relevai finalement la tête. Mickaël parut d'abord étonné,puis reprit contenance et m'offrit un sourire éblouissant.

- Y a pas de quoi, t'inquiète ! Je le referai encore si je le devais.

Il n'avait pas l'air d'avoir la moindre idée de ce dont je parlais... Amarok, lui, se contenta de me fixer, sans rien dire. Peut-être qu'il ne voulait pas de remerciement finalement.... Tant pis pour lui.

- À plus tard.

J'avais parlé en me retournant, n'en regardant aucun. Mikaël me répondit, Amarok non. Mais je pouvais encore sentir son regard peser sur moi.

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Chap 4! ... Bon bah pareil qu'avant, on avance petit à petit... Plus sérieusement, je m'excuse pour la suite, Violette risque d'être frustrante. 

À la semaine prochaine ! Bisous <3

La gueule du loup: L'appel De La LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant