~𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟙𝟜~

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Le navire était entouré de brouillard vert et ils ne pouvaient pas voir plus de cinq pieds devant leurs yeux. Eustache volait toujours autour d'eux, essayant de dissiper le brouillard avec ses ailes, mais cela ne servait à rien. C'était comme si la brume était vivante et ne voulait en aucun cas partir. Quelques minutes plus tard, l'île sombre apparut devant eux, envoyant un frisson dans le dos de tout le monde.

"La voici, mon ami," dit Rip à Eustache, s'approchant de son oreille pour qu'il puisse l'entendre, 

"la bataille nous attend."

Eustache a essayé de faire demi-tour mais a décidé de ne pas le faire après un discours de motivation de la petite souris qu'il aimait tant. Sur le Passeur d'Aurore, c'était au tour de Caspian 

de donner un discours de motivation à son équipage.

"Peu importe ce qui se passe là-bas", a-t-il commencé, "chaque soldat qui se tient devant moi a mérité sa place dans l'équipage du Passeur d'Aurore. Ensemble, nous avons voyagé loin, ensemble nous avons affronté l'adversité et ensemble nous pouvons recommencer. Alors ce n'est pas le moment de tomber dans les tentations de la peur. Soyez forts ! Ne cédez jamais. Notre monde, nos vies en dépendent.

Du bas des escaliers, Lucy, Edmund et Rose le regardèrent avec admiration, extrêmement fiers de leur roi. Une petite larme coula sur la joues de Rose, attirant l'attention d'Edmund, qui ne pouvait s'empêcher de détourner son regard vers elle, les mots de Caspian résonnant toujours à ses oreilles.

"Pensez aux âmes perdues que nous sommes ici pour sauver," continua Caspian, en regardant Rhince, "pensez à Aslan. Pensez à Narnia."

" Pour Narnia !" dit un marin, obligeant tout le monde à le suivre et à encourager Caspian. Ils se sont progressivement rapprochés du rivage de l'île et chacun travaillait aussi vite qu'il le pouvait, mais Edmund ne pouvait pas se concentrer là-dessus, il cherchait Rose. Il a passé plus de cinq minutes à la chercher sur le pont après que Caspian ait fini de parler et que tout le monde soit retourné à ses positions, ce qui est beaucoup pour un navire. Il ne lui restait plus que sa chambre à vérifier, et elle était là, assise sur son lit et regardant la mer par le hublot. " Rosie, " l'appela-t-il doucement en entrant dans la pièce et en fermant la porte derrière lui,

 " qu'est-ce qui ne va pas ?"

Elle se retourna pour le regarder et ses yeux rencontrèrent ses yeux bruns, plein d'inquiétudes.

"Tout, Edmund," expliqua-t-elle, les larmes coulant toujours de ses yeux et sa voix tremblante, "Es-tu conscient de ce dans quoi nous nous embarquons? Nous pourrions mourir là-dedans! Personne n'a été sur cette île auparavant et cela ça doit être à cause de quelque chose, non ? Je ne veux pas mourir, pas aujourd'hui, pas si jeune. Et surtout, je ne veux pas que l'un d'entre vous meure ou soit blessé."

Edmund s'assit à côté d'elle et la serra aussi fort qu'il le put, elle enfouis sa tête dans son cou. Ils ne parlèrent pas pendant quelques minutes, puis Edmund l'appela à voix basse.

 " Tu te souviens quand nous combattions les Telmarins ? Quand je t'avais dit de ne pas aller au combat et que tu l'as fait parce que tu voulais aider ?" demanda-t-il et attendit que Rose hoche la tête. "Tu savais que tu pouvais mourir et tu es quand même entré sur le terrain. Tu peux le refaire."

"Mais et si quelque chose de grave arrivait ?"

"Je serai avec toi. Je ne lâcherai pas ta main, d'accord ? Pense juste à la grande fête que nous organiserons une fois arrivés au château de Caspian. Tu auras une belle robe, il y aura de la nourriture et de la musique et on pourra danser pendant des heures si tu veux. Mais pour l'instant tu dois être forte, d'accord ?"

"Merci, Edmund," dit-elle avec un sourire en regardant son petit ami. C'était maintenant à elle de prendre son visage dans ses mains et de l'embrasser.

 Edmund prolongea le baiser autant qu'il le put, bougeant lentement ses lèvres et prenant la joue de Rose en coupe. Rose a toujours adoré la capacité d'Edmund à lui faire oublier tout ce qui les entourait. Quand elle était avec lui, tout ce à quoi elle pouvait penser était à quel point elle voulait être avec lui le reste de sa vie à Narnia.

Soudain, tout se tut à l'extérieur, ce qui les fit rompre le baiser et se regarder. Ils se levèrent tous les deux du lit et sortirent de la pièce, seulement pour se retrouver entourés de ténèbres. 

Edmund chercha la main de Rose et, dès qu'il la trouva, il la prit et ils marchèrent tous les deux ensemble, essayant de trouver Lucy et Caspian.

Une brume verte voyageait entre les marins, comme s'ils cherchaient quelqu'un à prendre. Personne ne pouvait parler. C'était comme si la brume avait emporté toutes leurs âmes et n'avait laissé que les corps sur le pont. Lentement, le brouillard a commencé à prendre forme autour d'eux.

 𝕊é𝕣𝕖𝕟𝕕𝕚𝕡𝕚𝕥é | Edmund Où les histoires vivent. Découvrez maintenant