Série Moon: Vivianne et le Loup

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Le grondement du loup me surpris. L'intonation de Maximilien était beaucoup plus caline d'ordinaire. Était-il fâché ? Le son me paraissait plus rauque. Plus sauvage.
Sa prise sur ma cuisse était beaucoup plus douloureuse que d'ordinaire, lui qui veillait généralement à être délicat en me manipulant... La fermeté de sa prise me laisserait probablement des bleus.
Et c'est là que je compris. L'odeur. Ce n'était pas la sienne. Il sentait la tourbière, pas la mousse et le bois. Ça sentait le sale. Le pourri. La moisissure. 

Au dernier instant, j'ouvris les yeux et je rencontrais une paire d'yeux rouges, mue par un réflexe, je roulais sur le côté au moment précis où la bête allait planter ses crocs dans ma jambe. Un hurlement de douleur m'échappa dans ce simple mouvement.
La bête sauta à pieds joints sur le matelas et me surplomba. C'en était fini de moi. Elle était immense et je n'avais pas la moindre arme pour lutter. Je jetais désespérément les bras sur le côté et je fus, a ma grande surprise, absorbée par le vide du bord de lit et tombais sur le tapis. Le choc manqua de me faire évanouir, néanmoins, la peur était trop forte et je me tortillais comme je pus pour me glisser sous le meuble. Mes poumons sifflaient, ma poitrine se soulevait comme un dément, mon coeur palpitait dans sa cage comme s'il voulait s'en échapper.

Un grondement horrifique se fit entendre, violent à en faire trembler la piece et je vis les pieds velus de la bête apparaître dans mon champs de vision. Il était beaucoup plus bestial, beaucoup plus animal que Maximilien. Un bref flash me vint à l'esprit. Le visage monstrueux que j'avais découvert en ouvrant les yeux.
Des oreilles pointues sur le haut du crâne, deux yeux rouges comme le sang, un museau court qui n'avait plus rien d'humain mais tout de l'animal et une gueule remplie de crocs acérés. Une fourrure brune, courte et emmêlée recouvrait toute sa carcasse.

Il gronda à nouveau avant de se pencher et de glisser une main puissante sous le lit. Il tâtonna un bref moment puis toucha le pied de ma jambe blessée et tira d'un coup sec vers lui, m'arrachant un hurlement de douleur et de peur mêlés.

J'avais crocheté mes mains sur le montant de bois, en vain. Il ne lâcha mon pied lorsque tout mon corps fut sorti de sous le lit. Dans la manœuvre, ma chemise était remontée sous les aisselles et dévoilait ma nudité. Il s'agenouilla entre mes cuisses et j'aperçus alors une masse rougeoillante et luisante qui émergeait de la fourrure crasse de l'animal. Son membre visqueux pointait vers mon nombril et un grondement sauvage lui échappa. Il porta la main à cette chose et la caressa. Il rejeta la tête en arrière en fermant les yeux. Il poussa un hurlement à la lune avant de replonger son regard sanguinaire dans le mien. Il ajusta sa position, comme s'il était prêt à s'enfoncer dans ma chair avec son membre.

De grosses larmes dévalent mes joues pales et  creuses. Je m'attendais au pire. A la douleur. A la souillure. Au dégoût. A la honte... Ma vue se brouilla de larmes, tandis que je ne pouvais échapper à l'odeur putride de l'animal qui me surplombait.