Misery [Jaywon EN PAUSE☆]

Chapitre 8

« JUNGWON ! s'écria la silhouette qui l'attendait en faisant de vastes signaux avec ses bras.

— Tu m'as attendu longtemps ?

— Non non, je viens d'arriver, tu as amené ton ordinateur ?

— Mon ordinateur ? Évidemment, il avait répondu trop vite. Son ordinateur ?! NON, je l'ai oublié ! s'affola-t-il. J'étais tellement pressé que — Je vais aller le — ».

Était-il vraiment en train de rire ? En quoi est-ce que c'était amusant ? Il se foutait seulement de sa gueule, non ?

« Si tu voyais ta tête, tu comprendrais pourquoi je ne peux pas m'empêcher de rire, s'esclaffa le jeune homme. J'ai pris le mien au cas où, ne t'en fais pas avec ça. Tu veux qu'on aille dans un café pour travailler ?

— JAKE ! Tu n'étais pas obligé de me faire paniquer !

— Pour rien au monde je n'aurais manqué ta réaction, elle était adorable ».

Rouge pivoine. C'était la couleur qu'avaient prise ses joues. Il ne s'habituait pas à ce genre de remarques que Jake lui lançait de temps à autre, même plutôt régulièrement. Le plus vieux semblait avoir développé un certain attachement envers ces piques depuis qu'ils se connaissaient.

Par ailleurs, ils s'étaient mis d'accord pour aller au Mckchease, un petit café peu peuplé et assez proche de l'université. Jungwon suivait donc l'Australien aveuglément pendant deux ou trois minutes, ne connaissant pas le chemin. Il s'était immobilisé net lorsque Sim avait arrêté de mener la marche avant de pointer quelque chose sous son regard confus.

« Tu ne montes pas ? avait lancé Jake sur le ton de la taquinerie.

— Hein ? Tu as ton permis, tu as même une voiture ?

— Je l'ai réussi l'an passé et pour fêter, mon père m'en a acheté une. Et donc, tu montes ? ».

Jungwon n'attendit pas plus, prenant place sur le siège passager. Il admira un peu l'intérieur, très rangé et moderne, avant de mentionner sur un ton léger :

« Si tu as une voiture et qu'on la prend déjà, t'aurais pu venir me chercher.

— J'aurais aimé, mais j'ai mal prévu mon coup, il me reste juste assez d'essence pour aller au café ».

La moue affichée sur son visage fin affirmait qu'il y avait vraiment pensé et que sa déception était réelle.

« Rassure-moi, quand tu dis ça, tu comptes le chemin du retour ? se marra-t-il. On ne sera pas coincés là-bas avec ta voiture quand même ? Je n'ai pas vraiment envie de la pousser pendant plusieurs kilomètres pour pouvoir arriver à une station-service.

— Évidemment qu'on va la pousser. Je pensais que ça allait être notre nouveau sport quotidien...

— TON sport quotidien, on n'est pas dans le même bateau. Ta voiture, ton problème, avait-il répliqué sur le ton du sarcasme.

— Sympa la solidarité. Mais non idiot, j'ai mal prévu mon coup, mais pas à ce point quand même ! Au lieu de bafouiller des bêtises, attache-toi, on y va ».

En moins de cinq minutes, ils étaient à l'endroit, c'était plutôt chaleureux et surtout, tranquille, ce qui convenait parfaitement à Jungwon. Il nota le nom afin de ne pas l'oublier. Il aimerait bien y retourner par la suite, peut-être avec Jay.

Personne qu'il n'avait pas vue depuis deux semaines. Lorsque Jungwon était libre, son ami avait un projet d'équipe, de l'étude importante ou des devoirs et lorsque Jay n'avait rien, c'était Jungwon qui n'était pas disponible. Comme cette journée-ci. Il ne voulait pas lui avouer, mais il lui manquait. Même les messages se faisaient plus rares.