« Jung', c'est bien toi ? Pourquoi tu nous ignorais Jay et moi ? ».
Une simple serviette entourant sa taille, l'interloqué s'était retourné tranquillement au son de la voix et de l'épellation de son prénom. Jake s'était immédiatement tu lorsqu'il avait distingué le bleu sur son profil, les blessures rougies et sans aucun doute récentes qui transparaissaient sur son corps ainsi que les larmes abonder sur ses fossettes. Hormis les gouttes cristallines qui figuraient sur son visage de porcelaine, son expression était plus vide qu'une promesse non tenue. Il ressemblait à quelqu'un qui avait abandonné son combat, nageant maintenant sans but et sans joie de vivre, par simple obligation.
« Jung', tu fais peur... Comment est-ce que t'en es arrivé là... ? ».
L'appréhension transversale qui dévorait le visage de Jake ne mentait pas. Les questionnements s'enchaînaient dans sa tête tout en contemplant davantage le corps violenté de son ami. Petit à petit, sa main se rapprocha de celui-ci pour mieux observer sa blessure, mais Jungwon réagit intensément pour la première fois depuis son apparition, se reculant tel un chat qu'on venait d'arroser d'eau. Il secoua sa tête machinalement et à répétitions de gauche à droite avant de hurler :
« NE ME TOUCHE PAS ! ».
Jake s'était figé suite à cette action et au regard mauvais qui s'était braqué dans sa direction. Il fut complètement abasourdi par le comportement aussi paradoxal de l'homme qui se tenait devant lui. Ce n'était pas lui. Non, jamais cette facette de sa personne n'avait fait surface. Que se passait-il réellement ? Pourquoi ? Et comment ?
Son attention était descendue auprès des petites mains tremblotantes de Won qui tenaient tant bien que mal le pendentif qu'il portait toujours. Il jeta ensuite de nouveau un coup d'oeil sur le visage du brunet et la frayeur ainsi que la douleur qu'il y trouva avait suffi à serrer son cœur. Celui-ci semblait cassé, blessé intérieurement, complètement détruit. Qu'avait-il vécu ?
Malgré sa première tentative qui s'était soldée à un échec cuisant, il essaya de se rapprocher doucement une nouvelle fois du plus jeune, mais cette fois-ci, en prenant le temps de le rassurer au fur et à mesure que ses pieds allaient dans sa direction. En vain. Won continua de reculer jusqu'à ce qu'il percute dangereusement le fond d'une douche, ce qui le fit tomber. Recroquevillé sur le sol froid, les mains sur ses oreilles pour se protéger, sa respiration était saccadée et il avait mal, il ne comprenait plus rien.
« Ne me touche pas... Ne me touche pas... NE ME TOUCHE PAAS ».
Le plus jeune avait d'abord chuchoté avant de crier à pleins poumons. Jungwon se balançait sur lui-même, sur le sol, sous l'eau insensible de la douche qui se percutait sur sa peau douce. La scène était simplement déchirante, rien ne pouvait mieux décrire la scène que ce mot, déchirant.
« Jungwon... Je ne te veux pas de mal... Je vais rester loin, dis-moi seulement comment je peux t'aider, s'il te plaît... ».
L'Australien ne tarda pas davantage pour que ses yeux reflètent le même état que le brunet. Ceux-ci, sans un bruit, devinrent rapidement des artisans de perles salées.
« Jay... J-Je veux voir J-Jay... », fut la réponse de Jungwon, entre deux souffles bien trop courts.
Il n'avait pas besoin de dire un mot de plus que l'Australien composait le numéro de la personne en question. La sonnerie retentit et continua de perdurer son son pendant une période qui s'éternisait. Celui-ci ne répondait pas. Pourtant, ils s'étaient entendus pour s'appeler dès qu'ils avaient des nouvelles de Won.
L'anxiété lui montant par-dessus la tête, Jake tenta de retaper le numéro en vitesse, se voyant obligé de recommencer tant il ne contrôlait plus ses doigts. Son corps tremblait sauvagement, ce qui l'empêchait de composer adéquatement sur son téléphone. Quand le nom de Jay qui le rappelait apparut sur son écran, il fut instinctivement pris d'une vague de soulagement.
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Misery [Jaywon EN PAUSE☆]
Fiksi PenggemarC'est parfois lorsque les évènements s'enchaînent, à un rythme effréné, que nous prenons les plus grandes prises de conscience ou que nous décidons d'agir. De plus, quand le sort s'acharne sur une personne, elle n'y va pas de main morte. Ça, Jay et...