confession

lunaire

lunaire.
tout est lunaire.
la lame tranchante s'abat sur le miroir et d'un coup néfaste se brise mon reflet. le reflet si parfait, si pur, si exaltant du bonheur.
la philosophie, mais également ton attitude froide et distante m'ont libérée.
je ne suis plus seulement qu'un satellite qui désespérément tourne autour de sa planète en attente d'un signe, d'un geste de sa part pour enfin s'autoriser à exister. ne serait-ce qu'une ignorance de la Terre suffisait à la lune pour répugner sa propre existence et la désirer détruite.
je suis bien plus, et de l'objet céleste asservi, le satellite devient planète, ou même étoile. je ne distingue plus mon être seulement qu'à offrir à corps perdu mon âme, mon amour et ma loyauté à bon entendeur mais plutôt à me réaliser par ma propre essence et à en goûter le fruit au lieu de le tendre comme autrefois, à peine mûr, à autrui.
il a fallu de nombreuses larmes, et quelques lames pour libérer cet être, si souvent tenté d'apparaître mais qui, trop intimidé et effrayé pour manifester ses pensées, n'avait jamais émis la moindre complainte. la finalité en vaut peut-être le chemin et ce parcours fût magnifique, semé de rires cristallins, de regard complices et de tendresse sensuelle. sans surprise, il a apporté avec lui son lot de malheurs et désolations que le creux de mes joues a su si bien recueillir au cours des méandres nocturnes.
tout reste lunaire. mais la lune renaît sur un banc, dans un matin glacial d'hiver. et le vent apporte avec lui la mélodie salutaire et tumultueuse de l'acceptation.