Chapitre 1 : Le Prélude

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- Zhan !!

La voix de Yibo parvint à mes oreilles malgré la douleur des coups qu'on m'infligeait. Il se débattait au loin, tentant avec rage de repousser les bras des Terminales qui le tenaient fermement. Je me faisais piétiner au sol par trois gars de grande taille. Mes lunettes se trouvaient plus loin, brisées en morceaux depuis un bail.

Pourquoi en suis-je arrivé à là déjà ? C'était la énième fois que je me posais cette question. Je ne comptais plus.

Peut-être avais-je laissé échapper un gloussement un peu fort lorsque Marius s'était fait recadrer par sa copine devant la classe. 

Comme toujours, j'étais le seul à être visé. Toute la classe avait suivi ma réaction, mais j'étais toujours le seul à payer. De toute façon, il nous avait moi et Yibo dans le collimateur depuis longtemps.

J'ignorais la raison de son obsession envers nous. Nous n'avions rien de spécial. Je savais seulement qu'il nous traitait régulièrement de "pédés", de "binoclards moches qui ne servent à rien" et d'autres choses très peu flatteuses. À ce stade, après des années de persécution, cela ne me faisait presque plus aucun effet.

J'avais accepté les coups. Je m'étais résigné, pensant que le temps passerait plus vite et que cela deviendrait supportable ou banal. Après tout, les blessures n'avaient jamais été graves au point que j'aille à l'hôpital.

Ainsi, même recroquevillé au sol je ne me débattais plus et me contentais de fixer Yibo au loin. Au moins lui, ils n'avaient pas l'air de le brutaliser car ils focalisaient leur attention sur moi. Tant mieux, pensais-je soulagé. Ou alors ils prenaient plaisir à voir l'impuissance dans son regard vitreux tandis que j'encaissais les coups sans la moindre riposte. C'était cette scène pitoyable dont nos agresseurs raffolaient le plus. Ils avaient compris que je m'étais résigné.

En revanche, Yibo n'avait pas changé d'un poil. Il avait un caractère plus sanguin. Depuis toujours, c'était le genre à toujours ouvrir sa gueule, peu importe les personnes se trouvant devant lui. Personne ne faisait exception à son honnêteté et sa droiture. Cela énervait pas mal de monde. Je le respectais beaucoup pour ça. Notre différence permettait un certain équilibre pour nous canaliser tous les deux.

Même si cela durait depuis des années, Yibo s'était toujours battu jusqu'au bout, bien qu'on n'eut aucune chance.

Yibo...

.

Je me réveillai en sursaut dans le lit de l'infirmerie. Il était à côté sur une chaise, soulagé et heureusement sans blessures. Ce n'était pas la première fois que l'on se retrouvait à l'infirmerie mais cette fois j'étais le seul à être amoché. Je sentais ses reproches et l'incompréhension pleuvoir sur moi de façon imminente.

- Pourquoi tu t'es laissé faire ?! Tu fais un minimum d'habitude ! Où est passé ta dignité ?!

Sa voix légèrement enrouée tonnait furieusement mais ses yeux rouges trahissaient l'inquiétude derrière ses lunettes.

- Arrête de te plaindre. Ce n'est pas toi le souffrant actuellement. Soupirais-je à peine réveillé.

- Justement ! Comment peux-tu être aussi calme ?

- Je crois que je n'ai plus envie de vivre...

La pièce s'emplit d'un long silence glaçant. J'avais prononcé cette phrase de façon abrupte et je le regrettai amèrement en voyant Yibo se raidir telle une statue. Je venais de confesser ce mal-être qui me suivait depuis longtemps. Je lui avais fait croire que tout allait bien, et que l'on s'en sortirait ensemble quoiqu'il arrive. Cette phrase eut l'effet d'un raz-de-marée après que je l'aie bercé de tant d'illusions.  

[YIZHAN] Mon meilleur ami est un vampire [BL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant