章/Chapitre 43

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“ 𝙇𝙚𝙨 𝙨𝙚𝙘𝙧𝙚𝙩𝙨 𝙙𝙚 𝙡𝙖 𝙘𝙖𝙫𝙚 „

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“ 𝙇𝙚𝙨 𝙨𝙚𝙘𝙧𝙚𝙩𝙨 𝙙𝙚 𝙡𝙖 𝙘𝙖𝙫𝙚 „

捧げよ

   Le temps n'était plus sur pause. Désormais, il était encore plus lent, interminable. Il était comme un puit sans fond dans lequel tu sombrais sans jamais pouvoir apercevoir le fond. L'eau gagnait peu à peu tes poumons, pourtant tu n'essayais même pas de te battre pour respirer, tu étais trop épuisée. La bataille avait pris fin depuis longtemps maintenant, pourtant la douleur elle était loin d'en avoir fait autant.
   La nature est capable d'oublier. Les hommes ne le sont pas. Après un cataclysme, la nature reprend toujours son cours. En revanche, pour les Hommes, être doté d'une mémoire est une malédiction. Le vent était frais, l'atmosphère calme, les oiseaux chantaient comme si tout était normal. La nature agissait comme si rien ne s'était jamais passé. Comme si des centaines d'hommes ne venaient pas tout juste de perdre la vie dans une bataille acharnée contre de gigantesques monstres impitoyables. Ça, c'était ce que tu ne parvenais pas à comprendre.

Livaï|Armin vient de se réveiller.

   Toute personne ordinaire aurait été effrayée par cette interruption soudaine, mais pas toi. Plus rien ne répondait.

Toi|Comment est-ce qu'il va ?

   Ta voix sonnait rauque, meurtrie par tout ces fichus cris accompagnés de larmes brûlantes. Rien ne donnait l'impression que la moindre chose en Livaï avait changée, et pourtant tu savais au fond de toi qu'il souffrait. Il n'avait pas besoin de le dire ni même de faire quoique ce soit pour te le montrer, tu le savais c'était tout. Que ce soit lui ou bien toi, vous étiez les seuls capables de lire en l'autre avec autant de facilité.

Livaï|Il est un peu chamboulé par les récents événements, mais il devrait rapidement reprendre du poil de la bête.

   Tu murmuras une réponse, ne quittant toujours pas le paysage des yeux. Le silence retomba entre vous deux, il y avait une certaine distance qui ne te plaisait pas du tout, et tu ne savais comment y remédier. Certains non-dits planaient dans l'air, et même si vous pouviez le ressentir, aucune de vos langues ne semblaient vouloir se délier.

Livaï|On ne va pas tarder à aller explorer la cave du père d'Eren. On ne partira pas sans toi. Erwin aurait voulu qu'on découvre la vérité ensemble.

   Dès lors qu'il avait évoqué le prénom du blond, la voix de Livaï avait pris une certaine tonalité, celle que les gens emploient quand ils évoquent les morts. Ça ne te plaisait pas, tu n'étais pas encore prête à l'entendre parler de lui comme ça.

Toi|J't'en prie ne baisse pas la voix comme ça. Ne parles pas de lui au passé, pas déjà.

   Le bruit de ses bottes glissant contre la pierre raisonna brusquement, signe qu'il venait de se freiner dans son propre élan.

𝐎𝐁𝐒𝐄𝐒𝐒𝐈𝐎𝐍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant