1 | Fantomatique

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Je sors de chez moi pour une fois depuis un petit moment. Mais si seulement c'était pour faire autre chose qu'aller au supermarché. Mais bon, si c'est pour mes soeurs, je peux bien le faire.

Il faisait beau aujourd'hui. L'idée de sortir plus souvent de chez moi est passée par ma tête l'espace d'un instant avant de repartir au plus vite. Ma chambre est tellement plus rassurante que tous ces inconnus présents dans la ville.

Juste le bruit de la nature est apaisant.J'aime bien les oiseaux chantants et les feuilles d'arbres qui se touchent quand le vent souffle. Ou encore l'eau de la rivière à côté de chez moi qui ruisselle. Si seulement la population pouvait disparaître l'espace d'un instant et ne laisser place qu'au bruits sécurisant du monde de dehors.

Je suis enfin arrivée dans le magasin. Je marche, les mains dans les poches sans prêter attention aux personnes qui passent à côté de moi. Je ne prends même pas la peine de les regarder. Je me dirige au plus vite aux rayons qu'elles ont mentionnés avant de chercher ce qu'elles veulent.

Il me semble qu'Asahina avait envie de manger des.. gâteaux à la fraise ? Bon, à vrai dire j'ai écoutée que d'une oreille.. on va prendre ça, c'est pas grave je les mangerais au pire.

Mon téléphone a une main et l'autre dans les rayons, je ne prêtais pas trop attention à ce que je faisais. « Merde.» ai-je dit après avoir fait tomber des paquets de gâteaux sur le sol.

Je range mon téléphone et je me baisse pour les ramasser, et au moment où je suis face au sol, les lumières s'éteignent.

« Mh? »

Je me relève d'un coup sec pour me retrouver seule avec moi-même. Le bruit s'était arrêté d'un coup, car les gens présents avaient tout simplement disparu.

Première réaction : crier à l'aide.
Deuxième réaction : se rendre compte que ça ne sert à rien.

À ce moment là je n'arrive pas à comprendre que je suis seule. Je crie, je supplie en demandant d'arrêter la blague maintenant, car il n'y rien de drôle. Je ne sais pas à qui je le demande, mais je le fais.

Après réflexion, je sors mon téléphone, je vais dans mes contacts pour appeler ma soeur.

Et évidemment, ça ne sonne pas. Répondeur direct.

J'appelle mon autre soeur.

Même chose.

J'appelle la dernière.

Rien.

Plus qu'une chose à faire, sortir.

Je sors du supermarché pour y retrouver un parking entièrement vide. Les oiseaux ne chantent plus. Le ciel est gris. L'ambiance est maussade.

Alors je cours. Je cours jusqu'à chez moi, les larmes montant à mes yeux, en priant Dieu, et en lui demandant de m'avoir laissé ma famille. De m'avoir laissé les seules personnes que j'aime. De me prouver que c'est qu'un rêve, ou que les gens de ce magasin sont fous, ou que je suis folle peu m'importe.

J'arrive devant chez moi, je cours jusqu'à la porte et je l'ouvre, pour voir le néant.

Aucun bruit. Même pas un bruit de fond.

La table est mise, rien n'a bougé. Il n'y a pas de sang, il n'y a pas de choses cassées ou abîmées, on dirait juste qu'ils sont tous partis, me laissant derrière eux.

Étrangement, je ne verse aucune de larmes. J'ai juste des frissons qui me traversent tout le corps. Car là, je ne suis pas chez moi. C'est pas ma maison. C'est pas ma ville. Où est-ce que je suis ?

Je ressors de ma maison pour m'assurer que c'est vraiment ce qui m'attends, que c'est bien ma nouvelle réalité. Que je vais rester seule, encore plus seule que je ne l'étais déjà.

Ça ne m'étais jamais arrivée, mais je crois que j'ai peur. Mais peur de quoi ? Peur que quelqu'un vienne m'attaquer ? Peur qu'un homme me viole ? Je ne pouvais plus avoir peur, j'étais seule avec tout le monde derrière moi.

J'aurais dû être heureuse, en tant que personne qui est littéralement allergique à la population humaine.

Mais étrangement, je ne fais pas vraiment la maligne.

Je sors mon téléphone qui était sur le moment le seul qui pouvait encore me tenir compagnie, pour constater qu'il s'était éteint. Impossible que ce soit la batterie, je suis sortie avec 100%.

J'ai l'impression que tout est calculé. Je soupire longuement, et je m'assois au milieu de la route en me demandant que faire.

Sauf qu'il n'y a pas 4 000 réponses à ce genre de questions.

Je vais juste passer le reste de la journée à essayer de trouver quelqu'un, humain ou pas, je veux juste me rassurer en me disant que je suis pas seule dans cette situation.

Alors j'ai marché. Jusqu'à loin. Je suis sortie de ma ville pour aller dans un endroit normalement plus fréquenté, pour y voir le vide. Même pas une voiture. Même pas un signe de vie, même pas celui d'un oiseau. Il y avait juste moi, et le bruit des papiers qui volaient sur la route.

La nuit est malheureusement arrivée vite, et je suis clairement trop loin de chez moi. Je suppose que je vais dormir sur un banc. Plus personne n'est là de toute façon.

Je me suis installée vite fait bien fait et j'ai remis en cause toute mon existence. Je regardais les étoiles. Celle que j'aimais tant regarder avec Asahina, Sayana et Mai. Mes chères sœurs.

L'idée de penser à elles me blessait. Où pouviez être elles ?

J'ai commencé à avoir mal au ventre en me disant qu'elles sont peut être blessées. Pareil pour mes parents. Peut être que quelqu'un est passé à la maison et les a emporté quelque part très loin de moi.

J'ai peur.

Ça fait des heures que je cherche des réponses à mes questions, que je me demande comment c'est possible que la population de Tokyo ai disparue en un claquement de doigt et ça me fatigue.

Je choisis alors de fermer les yeux qui est sans doute une plus sage décision.

Mais je n'allais pas encore pouvoir être tranquille pour le moment.

Une lumière blanche et aveuglante me tapait sur les yeux. Je me relève un peu avant d'ouvrir les yeux et de voir écrit en gros devant moi :

« BIENVENUE À TOUS LES JOUEURS. LE PROCHAIN JEU VA BIENTÔT COMMENCER. »

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Coucouu voilà mon premier chapitre ! J'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire alors j'espère qu'il vous plaira tout autant :)

Il est assez court mais c'est juste la mise en bouche mdrrr

merci d'avoir lu,
ninon💋

Borderline - ChishiyaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant