Borderline - Chishiya

17 | Malice

précédemment :

Je m'y suis cachée en attendant que Chishiya arrive. Il avait l'air tendu. Je l'ai regardé arriver, et il a lui aussi levé son regard vers moi.

Il est venu avec moi dans l'étroite ruelle, nos corps étaient collés en étant face à face, et je pouvais sentir sa respiration saccadée sur ma peau.

"Est-il loin de no-"
"Shh."

Je ne pus continuer ma phrase puisque la main de Chishiya était maintenant sur ma bouche, son visage a seulement quelques centimètres du mien.

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Notre contact visuel n'avait pas été brisé, étant donné que nous essayons de bouger le moins possible pour ne pas se faire remarquer.

Après un laps de temps, il retira enfin sa main de ma bouche, me permettant de mieux respirer.

"Il faut qu'on parte d'ici, il nous retrouvera sinon." il m'a dit, en chuchotant.

J'ai acquiescé, toujours en regardant ses prunelles brunes.

Ses yeux faisaient sans cesse des passages entre la route - là où se trouvait le Roi - et moi-même. Il avait l'air intimidé que je le regarde autant de temps, et j'aimais ça.

Un sourire s'est échappé, et je rigolais sans m'en rendre compte. Rendre Chishiya nerveux, je vous rassure que ce n'est pas quelque chose que l'on voit tous les jours.

J'essayais d'avaler mes ricanements, quand j'ai remarqué qu'en relevant ma tête, il me regardait, bras croisés.

Son regard était ferme, il n'avait plus son sourire en coin, pour une fois.

Il y en a un qui n'aime pas que l'on ne le prenne pas au sérieux..

Je suis rentrée dans son jeu en le fixant, m'attendant à ce qu'il craque en premier ; ça n'a pas été le cas, j'ai détourné le regard la première.

Je pensais qu'il le ferait aussi, mais il continuait de me fixer.

"Bon, maintenant tu peux arrêter de me regarder avec ces yeux, s'il te plaît ?" je lui ai soufflé.
"Quels yeux ?" il m'a répondu ironiquement, pour se moquer de moi, toujours en me regardant.

J'ai suivi son regard, qui passait de mes yeux à ma bouche.

La technique du triangle.

"Tu sais de quoi je parle." je lui ai dit en essayant de dissiper ma nervosité.

Il n'est pas du genre à répliquer et je l'ai compris au bout d'un certain temps. Un regard bref lui suffit, car oui, les yeux parlent aussi.

J'ai fini par corrompre le regard en levant les yeux au ciel. Il a fait de même, puis a sorti sa tête de l'étroite ruelle pour essayer de voir où le Roi se trouvait.

Puis, plus aucun bruit ne se faisait entendre, le silence résonnait. Le Roi était sans doute parti, et nous devions en profiter.

"Il doit bien y avoir un endroit assez sûr pas loin. Suis moi."

Il était sorti tête la première sans hésiter, et je le suivait au pas.