Chapitre 1 ; Rammlied.

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Ce soir, c'était le grand soir.

La nuit que tout les groupes locaux attendus.

Je respire lentement.

Je ne peux pas me permettre de tout gâcher.

Le jour où j'ai reçu l'appel du manager, j'ai failli mourir.

J'ai pensé que c'était une sorte de mauvaise blague.

Mais me voici, avec mon groupe, dans les coulisses d'un endroit dans lequel le sol a été foulé par Rammstein.

Non, pas seulement dans les coulisses.

Dans 20min, le gars du son nous appellera à passer sur scène.

La vérification du son est terminée, c'est maintenant le moment idéal pour se détendre avant le stress intense.

Je commande une autre pinte de bière et en avale la moitié dès que je l'obtiens.

Je veux dire, c'est putain de Rammstein. RAMMSTEIN.

Les légendes allemandes qui ont été sur cette foutue scène, ont tout déchirés, et ont probablement été expulsées pour ça.

Ils étaient là pour découvrir nos performances, ce soir.

Respire bon sang, me dis-je.

Il n'y avait rien à faire pour garder mon esprit calme.

Ma guitare était accordée, les paroles étaient mémorisées et perfectionnées, la tenue était parfaite.

Rien à faire à part attendre.

Notre groupe a commencé avec quatre femmes goths qui aimaient le métal.

Quelques années plus tard, nous avions affiné notre art, assisté à notre juste part de concerts locaux, à quelques concerts nationaux et à un ou deux rassemblements pour les droits des femmes.

Nous méritons sûrement notre place sur cette scène ce soir, mais cela semblait toujours... surréaliste.

On parlait entre filles en backstages jusqu'à ce que le MC nous annonce.

"Et bienvenue sur scène, maîtresses du métal de Melbournian... Kiss This !"

On entendait la foule crier à plein poumons alors que nous n'étions même pas encore sorties.

Oh merde, c'est nous.

Je regarde mes camarades de groupe, mes sœurs.

"Allons éclater les tympans de cette foule."

Je leur fais signe de la tête, attrape ma guitare et bois la dernière pinte.

Je marche à grands pas sous les lumières, prête à mettre mon cœur en jeu et à tout donner.

Je n'ai pas dit un mot au public, j'ai juste claqué notre première chanson, "Treat Me Like Your Whore".

Diese Männer!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant