Chapitre 7 partie 4

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Lou se tenait immobile devant la porte de la chambre, une bouillotte chaude fermement tenue entre ses mains tremblantes. L'atmosphère était lourde de tension et de regret, et bien qu'elle sache qu'il s'était éveillé depuis quelques minutes déjà, une appréhension la retenait à l'extérieur, hésitant à franchir ce seuil délicat.

La chaleur de la bouillotte commençait à lui brûler les mains, exacerbant son inconfort et son anxiété. La sensation brûlante semblait symboliser l'intensité de la situation et le poids de leurs émotions enchevêtrées. C'était comme si elle portait en elle la lourdeur de leurs conflits non résolus, une chaleur étouffante qui la poussait à agir malgré ses hésitations.

Finalement, poussée par la nécessité et son désir de résolution, elle frappa doucement à la porte avant de l'ouvrir prudemment. Elle savait qu'il ne répondrait probablement pas, mais elle avait besoin de franchir cette barrière physique pour aborder l'abîme émotionnel qui les séparait.

Le blond était allongé sur le lit, ses yeux fixant intensément les siens, la mâchoire serrée, témoignant de sa tension intérieure. Son regard était un mélange complexe d'émotions, mêlant la douleur, la confusion et peut-être même une lueur d'espoir fragile.

Lou s'approcha de lui lentement, la tête légèrement baissée, reconnaissant le poids de leurs erreurs et de leurs malentendus. Elle cherchait les mots, les gestes qui pourraient apaiser les blessures, réparer les ponts brisés entre eux.

« Tiens une bouillote chaude, ça te fera du bien si tu la poses sur ton crâne. »

Il la fixa un instant, ses yeux cherchant les siens avec une intensité silencieuse, comme s'il tentait de décrypter les sentiments qui se cachaient derrière son regard. Puis, doucement, il prit la bouillotte des mains de Lou, ses doigts effleurant brièvement les siens dans un contact chargé de significations non dites.

« Merci. » murmura-t-il d'une voix douce et basse, empreinte d'une gratitude sincère.

Les paupières de l'italien se fermèrent lentement, comme s'il cherchait à s'isoler un instant du monde extérieur, à s'immerger dans la chaleur enveloppante de la bouillotte. Le tissu chaud contre sa peau semblait avoir un effet apaisant, comme si cette chaleur physique pouvait apporter un réconfort momentané à l'agitation intérieure qui le tourmentait.

Dans ce moment de pause, ses traits semblaient se détendre légèrement, les tensions de son visage s'estompant au fur et à mesure que la chaleur de la bouillotte faisait effet. C'était comme si cet instant de tranquillité lui offrait une parenthèse, un répit nécessaire pour reprendre son souffle et apaiser les tourments intérieurs qui l'avaient assailli.

« Je suis désolé. » commença-t-elle à bafouiller. « Je... »

« Arrête j'ai mal à la tête. » la coupa-t-il.

La jeune femme avança prudemment vers lui, chaque pas résonnant dans le silence tendu de la pièce comme une lourdeur supplémentaire à porter. Elle mordit doucement sa lèvre inférieure, signe tangible de l'angoisse qui la consumait de l'intérieur, une manifestation physique de la culpabilité qui pesait sur son cœur.

Les remords la submergeaient, l'accusant de ne pas avoir cru en lui, de l'avoir jugé sans lui donner la chance de s'expliquer. Chaque seconde passée dans son silence était une torture, chaque souvenir de leur interaction précédente une piqûre douloureuse rappelant les erreurs commises.

Elle avait besoin de son pardon, non seulement pour apaiser sa propre conscience tourmentée, mais aussi parce qu'elle tenait sincèrement à lui. Malgré les malentendus, malgré les tensions, il y avait une connexion authentique entre eux, une affection profonde qu'elle ne pouvait ignorer.

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