CHAPITRE 2 : WILLIAM

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CHAPITRE DEUX

«WILLIAM»

Los Angeles, 2025

Lisa


—LISA, il est 11h! Ça semble être une bonne heure pour te lever, non? martelait Jake derrière la porte de mon appartement.

Putain j'avais la flemme de me lever, je ne suis décidément pas du matin. C'était déjà la troisième fois que Jake se pointait pour tambouriner contre ma porte, distillant ainsi son humeur de merde dans mon royaume de douceur. J'étais de mauvaise humeur, de bon matin. Oui,11h c'est de bon matin et ça ne souffre d'aucun commentaire. J'entrepris tant bien que mal de sortir de mon confortable lit. Un petit bijou douillet que je partageais avec mon chat, Pasha. Cet amour tigré portait bien son nom: il ne foutait rien de la journée. Rien à part manger et dormir. Une vie que je lui enviais, parfois.

Jake continuait de s'acharner sur ma porte, ce qui me sortit de mes rêveries. J'enfilais à la hâte un kimono en satin et pris le temps de contempler mon reflet dans le miroir. J'avais une sale gueule ce matin, la faute à la soirée de la veille. J'ai veillé tard afin de gérer les retards des «Artistes». Ils sont nettement plus forts pour ôter des vies, que pour rendre à temps les planning. Ils ne se rendent pas compte du temps que tout cela prend à organiser, afin qu'ils puissent faire leurs petites affaires et ainsi satisfaire les plus grands sadiques de ce monde.

—Ouais j'arrive Jake, pestais je en cherchant mon deuxième chausson.

—Il était temps. Est ce que tu te rends compte de l'heure qu'il est? Et du travail qu'il reste encore à accomplir avant le début de la prochaine soirée? Parfois tu te comportes vraiment comme une princesse, Lisa. Il faudrait que tu grandisses.

Je me faisais allumer de bon matin et je n'aimais pas ça. Je considérais Jake comme un grand frère. Il avait toujours été la pour moi. Il veillait sur moi depuis mes 13 ans. C'est lui qui m'a tout appris sur le fonctionnement de «L'Organisation» et aujourd'hui je suis devenue son «Organisatrice». Jake avait souvent des coups de sang de ce genre, il s'énervait rapidement mais il n'était jamais en colère très longtemps contre moi. J'optais pour la provocation, c'était mon mode de communication favori avec lui.

—C'est ta faute aussi ... Tu m'as toujours protégée, chouchoutée ... je m'habitue vite à ces choses la tu sais ... lui balançais je avec une moue et un regard qui le faisait craquer à chaque fois. Sa colère retombait instantanément, j'étais sa «petite sœur», sa famille. T'as pas ramené le petit déjeuner, lui fis je remarquer.

—Probablement parce que ce n'est plus l'heure du petit déjeuner, Lisa dit il en me tapotant la tête. Prépare toi, il y a des modifications à faire pour l'organisation de la prochaine soirée. Et j'ai une personne à te présenter. Je t'attends dans deux heures, dans mon bureau. Ne sois pas en retard fit il, en m'attrapant le menton, tout souriant.

Jake était un type de presque 40 ans. Un vieux quoi. Mais pas trop mal conservé pour son âge avancé. Monsieur s'entretenait et ça se voyait: les longues heures qu'il passait à la salle portait ses fruits. Son visage s'était buriné avec les années mais il était plutôt pas mal. Enfin, pour un vieux. Jake m'a toujours protégé des «Artistes». Je les côtois avec mon travail ... mais le moins possible. Je prends les informations pour composer les plannings, réserver les salles, commander le «matériel» dont ils ont besoin.

Ma proximité avec Jake en a fait jaser plus d'un depuis que l'on travaille ensemble, il faut dire que très souvent les «grands patrons» baisent leur «Organisatrice». Comme si ça faisait partie du travail, en fait. Je sais que dans «L'Organisation», beaucoup continuent de penser que lui et moi, on s'envoie en l'air. Je me souviens bien de cet abruti de Tony: il a failli prendre une balle entre les deux yeux. Tony n'avait pas supporté que je l'éconduise, il avait alors tenté de m'agresser un soir ou je rentrais du bureau. Après m'avoir violemment attrapé et bloqué dans un coin, il avait martelé qu'il ne comprenait pas que je puisse préférer «baiser avec Jake» qu'avec lui. Il n'avait eu aucun scrupule à glisser ses mains moites dégueulasses sous mon pull. J'étais littéralement terrifiée ... jusqu'à ce qu'on entende un petit «clic». Jake avait pointé son arme sur lui, Tony avait été sommé d'enlever ses «sales pattes», ce qu'il fit, le regard mauvais. Mais ça ne l'avait pas empêché de se faire rosser en bonne et due forme par un Jake très en colère. Je ne l'ai plus jamais croisé et il n'est plus jamais revenu dans ce pôle de «L'Organisation».

L'ORGANISATION [SOUS CONTRAT D'ÉDITION ✨️]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant