CHAPITRE 5 : NINA

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CHAPITRE CINQ

«NINA»

Los Angeles, bureaux de « L'Organisation »

Lisa

Cette matinée de travail s'annonçait peut productive. Fatiguée de la soirée d'hier, j'avais du subir en plus la sale gueule de Jake sur le retour. Pour qu'il tire une tête pareille, son dossier n'avait pas du beaucoup avancer, pensai je. Ou c'était un dossier délicat. Il irait probablement mieux ce midi. Je comptais bien sur un déjeuner à l'extérieur pour le remettre d'aplomb.

Il avait déposé comme convenu les dossiers aux « Artistes », j'avais donc un peu de temps libre ce matin. Curieusement il n'avait pas encore pointé le bout de son nez au bureau. L'envie de lui envoyer un SMS lui rappelant l'heure me titillait mais paraît il qu'un patron peut arriver quand il le souhaite. Je m'orientais donc vers une idée plus sympathique : lui préparer un petit café et le déposer sur son bureau.

J'étais la seule à avoir accès à son bureau. Il avait assez confiance en moi pour me laisser ses clés. La vérité c'est que je le soupçonnais d'être bien content que je fasse le ménage et le rangement dans son bureau. Ce type était certes toujours ponctuel mais il était aussi très bordélique. Mon petit café en main, je me dirigeais en chantonnant vers son bureau. Et évidemment, c'était la pagaille. Probablement le reflet de sa soirée d'hier, pensai je. J'entrepris, en bougonnant, de remettre un peu d'ordre la dedans. Comment pouvait il être aussi peu organisé ? Et surtout, comment arrivait il à s'y retrouver ? Un tas de papiers s'amoncelait sur son bureau. Un capharnaüm. En plein rangement, je tombais sur la pile de dossiers pour les« Artistes ». Rigoureux, il en gardait toujours une copie. Il faut dire que certains d'entre eux n'étaient pas très soigneux. Perdre leurs papiers était presque un sport national.

D'ordinaire, c'est moi qui remettait aux « Artistes » leurs dossiers contenant photographies mais également les demandes spécifiques des clients. Jake m'avait ôté une épine du pied en y allant à ma place hier soir. J'avais franchement la flemme. Je posais mes fesses à la place du chef et entrepris de faire une petite pause dans le rangement pour les feuilleter. Je découvrais à chaque fois des profils très ordinaires. Des drogués. Des prostituées. Des étudiants également. Beaucoup de marginaux finissaient dans les salles numérotées de 1 à12.

Jake n'était d'ailleurs pas aussi méticuleux que je le pensais : il manquait le dossier de la salle 12. William. J'étais curieuse de savoir sur qui ce connard allait passer ses nerfs. Ce premier contrat l'apaiserait peut être et balaierait ses idées de vengeance à mon endroit. A l'heure actuelle, les futurs jouets des « Artistes »avaient du être amenés dans leur salle respective. Ils devaient être en train de prendre connaissance des demandes et de peaufiner leur art. La Red Room diffuserait demain soir.

⸻Putain Jake, j'ai rarement vu un bordel pareil marmonnai-je, seule.

A force de soulever des feuilles et encore des feuilles, je finis par tomber sur la pochette mentionnant « DOSSIER– SALLE 12 ».

⸻Ah, il n'était pas trop tôt. Il ne faut jamais perdre espoir chantonnai-je en m'affalant dans le fauteuil du bureau. Alors William, qui a eu la malchance de tomber sur toi ? Connard.

A défaut de trouver une photographie, je parcourais en diagonale la fiche signalétique. Elle s'appelait Nina Milioukov. Il y avait assez peu d'informations la concernant. Décevant, d'ordinaire les dossiers sont tout de même mieux documentés. Rien de très intéressant au final. Je balançais le dossier sur la pile, avec les autres et continuais le rangement du bureau.

L'ORGANISATION [SOUS CONTRAT D'ÉDITION ✨️]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant