chapitre deux : Affaires clandestines

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Rio de Janeiro, 06:47
Chiara Arteaga

Le réveil est brutal.

Je m'extirpe de mon sommeil avec un soupir, laissant derrière moi les lambeaux d'un rêve éphémère où je rencontrais mon prince charmant dans une vie paisible loin des quartiers malfamés.
Malheureusement, il n'y a pas de place pour les contes de fées. Seule la réalité crue et impitoyable règne en maître.

Je jette un coup d'œil autour de moi, m'attardant sur les murs décrépis, témoins silencieux de ma vie chaotique. La lumière pâle du matin filtre à travers les volets clos, créant des motifs irréguliers sur le sol poussiéreux. Le silence est oppressant, seulement brisé par le bourdonnement lointain de la vie urbaine qui s'éveille lentement à l'extérieur.

Je me redresse lentement, ressentant chaque fois un peu plus la douleur matinale qui me transperce le dos. Mon regard se pose sur la fenêtre poussiéreuse, à travers laquelle j'aperçois les imposantes silhouettes des favelas qui s'étendent à perte de vue. C'est dans ce dédale de ruelles étroites et de bâtiments délabrés que je mène ma vie, traînant dans les affaires clandestines pour tenter de gagner un peu d'argent.

Je sors finalement de mon lit avec résignation, laissant mes pieds nus toucher le sol froid et poussiéreux.

Je m'habille rapidement, choisissant des vêtements sombres qui me permettront de me fondre dans la masse, de passer inaperçue dans les rues dangereuses de la favela.
Je me maquille rapidement avant d'attraper mon lisseur :

— Putain !

Je lâche brutalement les plaques encore brûlantes et passe mon doigt sous l'eau.

Je ne serai décidément jamais du matin.
Je souris faiblement à cette réflexion puis finis d'arranger mes longs cheveux bruns.

Après un dernier coup d'œil devant le miroir je me décide finalement à quitter mon appartement, veillant à fermer derrière moi, je dévale les quatre étages du bâtiment, m'enfonçant dans les rues de Rio.

Le chemin vers le sommet de la colline est long et pénible, mais je ne peux pas me permettre d'arriver en retard. Mon patron m'attend.
Enfin, patron, on s'entend... L'homme menaçant aux tatouages sinistres qui m'utilise comme pigeon voyageur pour sa marchandise.
Néanmoins, je sais que je ne peux pas me permettre de le décevoir.

À mesure que je grimpe les escaliers en béton usé, l'atmosphère devient de plus en plus étouffante, chargée de tension et de menace. Je peux sentir les regards peser sur moi, les hommes aux yeux de verre dont les murmures résonnent comme des hurlements.

En arrivant, je suis escortée jusqu'au bureau de mon patron, Cardoso, par ses hommes de main taciturnes, dont les regards durs me transpercent comme des lames de couteau.

La scène qui m'attend est à la fois pathétique et effrayante : lorsque les portes s'ouvrent, des confettis multicolores jonchent le sol, témoins d'une célébration grotesque.
Mon boss est assis derrière son bureau imposant, un sourire cruel étirant ses lèvres minces.

— Feliz cumpleaños angelita, dit-il dans un rictus.

Ses hommes de mains me coiffent d'un ridicule chapeau d'anniversaire, comme pour se moquer de ma jeunesse et de ma vulnérabilité.
Je sens le poids de leurs regards méprisants sur moi, mais je garde la tête haute, déterminée à ne pas leur montrer ma peur.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 25 ⏰

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