Chapitre 8 : Le réveil

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Le réveil s'avère compliqué. J'ai honte des événements qui précédent mon endormissement forcé. Je n'ai pas pour habitude de m'énerver de la sorte et de faire des actes irréfléchis. 

Je suis allongé dans un lit à barreau dont je ne peux pas sortir. Je dois être attaché dedans au niveau de la taille mais des moufles épaisses me font perdre toute sensibilité aux mains. Les murs sont blancs et d'après ce que je vois, le lit est en plein milieu de la pièce. Il y a rien d'autres excepté une porte avec une petite fenêtre. La seule lumière qui éclaire cette chambre vient de celle-ci.  

Quand le Dr Ross rentre dans la pièce, je lui demande si elle peut m'accorder encore un peu de temps seule. J'ai honte de m'être emporté à ce point et d'avoir voulu avoir recours à la violence. 

Après un temps indéterminé, l'infirmière nommé Sarah rentre timidement dans la pièce en me demandant si elle peut rentrer. Je n'ai pas le cœur de lui dire non, ce n'est pas en restant enfermé seule dans cette pièce que la situation s'arrangera. 

Le Dr Ross rentre à son tour et elles m'aident toutes deux à me redresser. Sarah me nourrit à la petite cuillère pendant que la médecin nous observe. La bouilli, en apparence infame, se révèle meilleur qu'elle n'en a l'air et mon repas se passe dans un silence religieux. 

- J'ai besoin d'aller aux toilettes. 

- La couche a cette utilité, Camille. Tu dois t'en servir. 

Sarah m'a répondu gentiment et ellesort, nous laissant toutes les deux. Le Dr Ross m'aide à merallonger et elle me malaxe le ventre comme l'infirmier. Ses gestessont plus experts et elle arrive bientôt à ses fins, je me laissealler dans ma couche. Elle se réchauffe et je sens qu'elle gonfle sous mes fesses. Je ne peux pas dire que je déteste cette sensation. Au contraire, elle me procure du plaisir et du bien-être. Ce que je n'aime pas, c'est ce qu'elle représente.  Je me met à pleurer dès que je termine mon besoin. Ce que je suis en train de devenir est loin de toute mes attentes.

- Pourquoi avoir refuser le test ? 

- Je voulais juste qu'il soit décalé. 

- Pourquoi ?

- Je voulais passer mes examens de fin d'années et assurer mon avenir en obtenant une bonne école. Je suis loin de tout cela maintenant. 

Elle inspire profondément tandis queje détourne le regard en tarissant mes larmes.

- Regarde-moi.
- Camille, regarde-moi, s'il te plaît. 

Je tourne mon regard vers elle.

- Tu es intelligente, tes résultats scolaires le prouve mais tu vas devoir la montrer. Toutes les personnes étant dans le même cas que toi et qui sont passés par ici se sont résigné. Elles ont passés de mauvais moments, les années ici ont été très longues mais elles sont repartis avec l'équipement minimum à leur majorité. Ces personnes ont rapidement compris que nous ne reviendrons pas en arrière. Accepter leur situation leur a permis de retrouver un semblant de vie normale. 

- Et moi ?

-  L'équipement est le même pour tous, peu importe votre cas, que vous soyez dans votre headspace, que vous choisissez votre internement ou qu'il vous soit imposés. Si vous résistez, car des internés volontaires le font aussi, nous vous équipons car notre but est de vous faire plonger dans votre headspace. Les AN véritables en ont besoin pour rester dans leur headspace et les AN choisis ou non, pour y plonger.

"Plus tu résisteras, plus tu seras équipés. Tu es calme actuellement mais je sais pertinemment par ton comportement que tu passeras beaucoup de temps dans cette salle. Plus que quiconque et tu seras énormément équipé à ta sortie d'ici. Si tu sors un jour.

Elle se trompe. Je ne veux pas.

Le Dr Ross se dirige vers la porte.

- Tu resteras ici jusqu'à demain matin où tu retrouveras tes quartiers. Repose-toi et réfléchis.

Elle ouvre la porte et se retourne une seconde fois vers moi.

- Fais-moi changer d'avis Camille. S'il te plaît.


Je sens qu'elle est sincère et qu'elle veut me voir sortir d'ici. Je peux essayer de faire des efforts. Malheureusement, la couche qui refroidit sous mes fesses rappelle mon esprit à l'ordre. Je suis libre, que fais-je ici avec une couche froide ?

Deux infirmiers rentrent quelques minutes plus tard parmi lesquels se trouve le dénommé Paul.

- Comment te sens-tu ?

J'apprécie le fait qu'il ne me demande pas comment je vais ou qu'il évoque l'incident. 

- Mal. Je suis toujours ici.

- Tu aurais été dans une situation similaire dehors. Tu serais en train de passer le test. 

-  Et bien nous en reparlera dans trois mois.

Il retire la ceinture qui me retient sur le lit pendant que l'autre infirmière me surveille puis il retire ma couche. 

- Ma collègue va te faire une toilette rapide avant le coucher. 

Coucher ? Combien de temps ai-je dormi ? 

- Quel heure est-il ? 

- Quasiment minuit. 

J'ai dormi quasiment douze heures ? Ils m'ont administrés un sédatif puissant. L'infirmière ramène un chariot et Paul s'éloigne pour nous laisser un semblant d'intimité. 

- Je m'appelle Clémence. Je vais faire ta toilette.

La situation est humiliante. Clémence soulève mes membres pour me nettoyer avec des lingettes en passant par tous les recoins de mon corps sans oublier mes parties génitales. Quand elle termine, Paul se avance puis il me met une couche. 

Cela ne semble pas très pratique par dessus les barreaux du lit mais je ne dis rien et ne fais aucunes critiques.

Paul sort ensuite une culotte blanche qu'il me passe par dessus la couche. 

- Que m'avez-vous mis en plus ?

- Une surcouche de niveau 1 pour éviter que tu retires tes couches trop facilement.

- Vous comptez me l'enlever à la sortie de ce trou ?

- Non. Décision du Dr Ross.

Je comprend désormais la raison de son discours sur l'équipement minimum des « AN non choisis ». Je ne compte finalement pas lui faire changer d'avis maintenant. Je sortirai d'ici libre.

Elle rattache la ceinture et me remet les moufles. Les deux infirmiers me souhaitent bonne nuit avant de sortir.  Mon esprit remue mais je m'endors, contre toute attente, très rapidement.  

La punitionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant