Chapitre 7 : Une matinée compliquée

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L'infirmier m'amène en cours sous mes ruminements. Il me demande de cesser mais je suis trop énervé pour cela. Il toque à une porte lambda et nous rentrons dans une salle de classe. Les élèves ne sont pas plus de quinze mais tous ont la même allure que moi. Le professeur, m. Lafont, nous reçoit avec un grand sourire et l'infirmier va lui parler. 

Des fenêtres donnent sur une cour carrée où l'on voit des jeux extérieurs pour enfants et les murs de la pièce sont couverts de poster et d'affiches de toute sorte. 

Des chuchotements commence à mon entrée dans la salle pour ceux qui n'ont pas de tétines. J'ai bien peur que mon histoire soit déjà passé dans toutes les oreilles ...

M. Lafont me présente rapidement et m'attribue une place au dernier rang. Parfait, je vais pouvoir arrêter de me faire remarquer sans le vouloir. Surtout que ma vessie commence à se faire fortement ressentir. 

Le cours reprend mais je comprend tout de suite que je vais m'y ennuyer. Ma vessie ne peut que se rappeler à moi. L'heure et demi qui suit est catastrophique. Je suis légèrement le cours même si je connais déjà tout ce que le professeur dit pour oublier cette vessie qui veut se relâcher. Mais cela n'arrivera pas, la pause de 10h arrive avec soulagement. 

 Je passe entre les mailles du filet en sortant pour essayer de trouver des toilettes mais peine perdue. Les deux seules portes que je vois mènent à des salles de classe. Un infirmier, Michael, arrive dans mon dos pour changer ma couche. 

Il va être deçu. Michael m'emmène dans une salle où les infirmiers vérifient les couches une par une. Il fait une petite moue en ouvrant ma couche.

- Si tu n'as pas uriné avant 12h, nous allons devoir t'y forcer.

Je hoche la tête puis je repars me rasseoir sur ma chaise dans le fond de la classe. Assisse, les jambes serrées, j'essaie d'oublier ma vessie qui me taraude de plus en plus. L'heure défile beaucoup trop lentement à mon goût. Ma seule échappatoire est la perspective de trouver des toilettes en sortant de cette salle à midi. Je sais qu'il est inutile de demander à aller aux toilettes. Je connais déjà la réponse qu'ils me donneront. 

Quand l'heure fatidique arrive enfin, je suis la première à ouvrir la porte. Je me retrouve alors nez à nez avec le Dr Ross. 

- Camille, suis-moi, je vais vérifier ta couche. 

Je la suis, le moral dans les chaussettes mais avec l'espoir qu'elle me laisse encore un peu de temps. Chose qu'elle ne fait pas.

Elle m'emmène dans la salle de change où l'infirmier m'avant auparavant emmener. Elle est construite toute en longueur. Quatre tables sont mises le long du mur opposé à la porte et des armoires de couches sont en face. Les infirmiers n'ont qu'à se retourner pour prendre ce dont ils ont besoin. 

Le Dr Ross m'allonge sur une table à langer et elle hèle un infirmier dès qu'elle ouvre ma couche. Elle demande à celui-ci si il souhaite faire la manipulation. Quelle manipulation ? Que vont-ils me faire ? 

Il s'approche et me remonte la couche sur mon bas-ventre avant de commencer à me malaxer au même endroit. Je tente de me dégager et une nouvelle infirmière vient les aider à me maintenir. Ma vessie m'appelle à l'aide mais j'abdique rapidement sous la pression qu'il me met. Un flot d'urine faillit dans ma couche. Je suis soulagé de la pression qui s'enlève mais ce soulagement se change rapidement en dégout. Je viens de m'uriner dessus. Je sens la chaleur qui enveloppe mon bassin. Un bien-être m'envahit avant que je ne le rejette loin de moi. Aucun bien-être, aucune sécurité, rien. Je ne DOIS pas aimer ce que je suis en train de faire. Non, c'est impossible. 

- Félicitations, AN !

- Ouai c'est ça. C'est dégouttant, retirez-moi ce truc sale. 

Je lance un regard dégoutté au Dr Ross et elle me laisse entre les mains de l'infirmier, Paul, avant de s'éloigner, satisfaite. Je hais le regard de satisfaction que j'ai vu sur son visage et ce que ce "médecin" représente. Le Dr Ross s'approche alors d'une tablette incrusté dans le mur près de la porte. Je ne l'avais pas vu mais j'ai une vue imprenable sur ce qu'il se passe à l'écran. 

Je ne vois pas ce qui est indiqué ou ce qu'elle écrit mais une chose me frappe : la photo qui s'affiche en haut à droite, la mienne. 

Je l'interpelle alors. Qu'écrit-elle sur moi ? Je veux tout savoir. Elle doit me le dire. Je sens que je réfléchis plus correctement et que je m'emporte mais c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. L'infirmier, Paul, me maintient les bras contre la table et je le laisse faire. Je n'ai pas assez de force pour rivaliser avec lui. Un autre infirmier arrive et je sens qu'il me remet une couche. Encore une. Je n'ai rien à faire ici. Après quelques minutes où Paul et moi nous regardons dans le blanc des yeux, il relâche légèrement son emprise. 

- On va au réfectoire ?

C'est une question rhétorique car nous irons de toute manière au réfectoire. Je fais signe que oui mais ma rage et ma colère sont toujours présente. Je dois juste attendre le moment opportun pour les utiliser. Il relâché complétement sa prise mais reste tout de même vigilant. 

Il m'aide à descendre de la table. C'est l'occasion idéale. Il n'y a personne entre moi et le Dr Ross toujours sur sa tablette. J'ai trois pas à faire, trois petites enjambées pour la rejoindre et lui mettre une énorme droite. Je m'écarte de Paul en descendant de la table et j'arrache les deux boutons de mon body et je baisse mon pantalon pour arracher ma couche. C'est la seule chose que j'ai le temps de faire avant que Paul n'agrippe mes deux bras.  

La suite des événements se déroule dans le sombre brouillard de la fureur. Je sens qu'ils me plaquent contre la table mais mes pensées sont pleines de fureurs et de ressentiments envers le Dr Ross et cet endroit. 

Je sens seulement qu'ils me remettent une couche avant que le Dr Ross n'arrive avec une seringue qu'elle m'injecte dans le cou. La fureur qui m'enveloppait se transforme petit à petit en brouillard épais de l'inconscience. Je m'endors avec la sombre idée que le Dr Ross me le payera. 

La punitionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant