Kaïna était en train de s'entraîner, comme à son habitude avec son ami Ismaïl. Ils avaient pour coutume depuis enfants de se retrouver près du grand oasis, à proximité de leur village natal pour s'exercer à deux au combat rapproché.
Plus les années passaient, plus cette routine disparaissait. Ismaïl était à présent un homme, il allait bientôt faire son service militaire pour intégrer l'escadron qu'il rêve d'intégrer depuis le berceau.
Tandis que la jeune femme, n'avait malheureusement pas des projets d'avenir aussi désireux. Venant fraîchement d'atteindre sa majorité, la seule chose qu'on attendait d'elle était qu'elle se marie. Pourtant, Kaïna avait toujours considéré ça absurde qu'on ne la réduise qu'à son statut matrimonial, uniquement parce que c'était une fille. Elle était heureuse d'être une femme, ou du moins, soulagé de ne pas avoir été un homme. Mais son genre n'aurait jamais dû lui être un frein pour accomplir ses rêves, elle regrettait que le monde en ait fait devenir un fardeau.
- On peut s'arrêter là pour aujourd'hui, interrompit Ismaïl.
Kaïna hocha la tête. Elle jeta son bâton en bois par terre, qui lui servait d'arme factice pour s'exercer à l'épée.
Presque en courant vers le démesuré bassin de l'oasis, elle noya la sueur de son front dans celui-ci. Si Kaïna devait avoir un endroit préféré, ça serait lui.
L'oasis de Baya se situait en plein milieu du vaste désert de Sirius. Il était la principale source d'eau de son village, Jaïa, mais personne ne s'y aventurait pour des raisons autres que de ramener de l'eau. Et c'était tout simplement parce qu'il fallait au moins un après-midi entier pour y arriver, rajouté à cela les rayons brûlants du soleil durant le trajet, autant dire que pour l'homme lambda doté de bon sens, rejoindre Baya était plus un supplice qu'autre chose.
La jeune femme aux cheveux teinté d'ancre de chine, appréciait particulièrement cet endroit parce qu'il n'y avait justement personne. Et car les paysages étaient tout bonnement splendides. Il y avait de quoi se rafraîchir, des arbres immensément grands pour se mettre à l'ombre. Elle considérait cette oasis comme son petit coin secret de paradis.
Kaïna pressa son compagnon d'armes pour retourner à Jaïa le plus rapidement possible. Elle n'avait qu'une envie, raconter à sa grande sœur les progrès manifeste qu'elle avait fait face à Ismaïl. Elle l'avait désarmé une bonne dizaine de fois, et lui avait assené des coups qui allait le marquer de bleu pour le reste de la semaine.
- Ta sœur n'en a surtout rien à faire de tes soit disant progrès, ronchonna le jeune garçon. Et tu exagères ton palmarès, je t'ai plaqué au sol au moins autant de fois que tu m'a désarmé.
- Car à chaque fois que je réussissais à m'extirper de ta prise ridicule, je contre-attaquais en envoyant valser ton bâton, ne tourne pas la situation à ton avantage, dit t-elle en lui tirant la langue.
Quelques années en arrière, la jeune combattante s'était jurée de savoir combattre les plus féroces adversaires qu'elle rencontrerait. Cette motivation, elle l'a tiré de son amour inconditionnel pour sa tendre sœur. Chaque personne qui tenterait d'érafler le cœur celle-ci, se verrait recevoir en retour les coups fois mille, et c'est Kaïna qui se chargerait de les lancer.
Enfin rentrée à Jaïa, Kaïna fit surprise par l'attroupement de personnes tenue devant sa maison. Ils affichaient tous un visage enjoué, et lorsqu'ils remarquaient enfin sa présence, ils se mirent à glousser. Qu'est-ce qui leur arrivent à ceux-là ?
Kaïna n'appréciait pas les gens de son village, les dames âgées étaient toutes des commères qui, au lieu de supporter et d'aider les jeunes filles à s' imposer et à s'affranchir de l'emprise des hommes, leur créaient de mauvaises réputation. Comme si une enfant pouvait être responsable des pires immondices que ce monde ai pu connaître.
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Venesis
عاطفية« Mais en se rapprochant peu à peu de Jaïa, les amis d'enfance eurent à l'unisson un hoquet de stupeur. Ismaïl en laissa tomba son sac de voyage. - Par le ciel tout-puissant, que s'est-il passé ? Comme si le temps s'était figé avec eux, ils demeur...