Chapitre 6

547 45 134
                                    




Si l'intriguant personnage du nom de Zary avait raison, Kaïna ne devait plus être si loin d'un village que ça. Cependant, savoir où il se trouvait était une tout autre affaire... Elle n'avait même pas de boussole, et s'aidait des étoiles ne lui servait à rien car à quoi bon savoir où se situait l'étoile d'Atlas si elle ne savait même pas où se trouvait sa destination ? Je ne sais même pas qui je cherche... Idiote.

La femme au teint havane contemplait les dunes de sable devant elle et se disait qu'elles se ressemblaient absolument toutes. Il était tellement facile de se perdre, peut-être qu'elle l'était déjà.

Le problème étant qu'elle était épuisée, elle venait de se battre contre cinq vieux gaillards, et avait même perdu son temps à se disputer avec un inconnu insupportable.

Tout ça alors qu'elle n'avait rien avalé depuis 2 jours, ni bu depuis hier, elle ne pouvait même pas se servir de son urine, elle était littéralement desséchée, le seul liquide qui s'évadait de son corps était sa sueur.

Soudain, soit il s'agissait d'un mirage, soit elle apercevait véritablement une muraille, la ville ? Kaïna eut un soudain regain d'énergie, plus que quelques kilomètres et elle était sauvée.

En même temps d'escalader une énième montagne de sables, elle entendit des bruits de pas dans son dos. Ce n'est vraiment pas le moment pour une attaque surprise, supplia-t-elle. Et si ses précédents assaillants n'étaient pas morts ? L'un d'eux avait attrapé son poignée après tout.

Elle n'osait pas se retourner, elle préférait croire que ce qu'elle entendait était simplement le remue d'un serpent dans le sable et... Serpent.

Kaïna fouilla immédiatement son sac à bandoulière pour vérifier si Zirca était dedans, et ouf, elle est toujours là. Peut-être que c'était pour s'éviter de laisser place à la folie, mais Kaïna tenait à son nouveau de serpent de compagnie comme à sa propre vie.

Elle ne savait pas à quelle espèce Zirca appartenait, même si, durant la semaine où elle avait débuté son aventure dans le désert, elle avait fait la rencontre d'un marchand qui ne devait surement plus avoir toute sa tête. Il était si vieux que ses cheveux étaient aussi blanc que la neige qu'elle n'a jamais pu que s'imaginer à travers les contes de son village.

Celui-ci lui avait précisé que c'était une « couleuvre diadème ». Nom que Kaïna trouvait tout bonnement ridicule. Elle était persuadée qu'il lui avait menti simplement pour lui vendre ses babioles.

- Tiens donc, quel drôle de reptile, je peux le voir de plus près ?

Encore une fois, elle sursauta, ça allait être la troisième fois que cette voix insupportable la faisait tressaillir.

- Ne me dis pas que tu m'as suivi ?

- Si je te disais qu'on allait simplement dans la même direction, tu me croirai ?

Kaïna fronça les sourcils.

- Absolument pas.

- Et tu fais bien, ajouta-t-il avec un rictus.

Elle voulait prendre l'un de ses couteaux accroché à sa hanche pour enfin l'égorger. Mais le moindre geste brusque lui brouillait la vue, son corps était de plus en plus faible.

Il fallait qu'elle rejoigne la ville, maintenant. Ne se retournant pas afin d'éviter quelconque interaction avec Zary, elle voulut dévaler la courte dune, mais, à la surprise de celle-ci, elle chancela. Je n'arrive même pas à marcher ?

Zary lui évita la chute en la rattrapant instinctivement par le bras, et à ce moment précis, Kaïna vit rouge. Il m'a touché ?

En manque de fer ou non, la jeune femme concentra les dernières énergies qui lui restaient pour lui asséner une violente gifle :

VenesisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant