Lorsque Kaïna ouvrit les yeux, l'insalubrité de l'endroit où elle était allongée à même le sol lui semblait particulièrement familière.
Elle détailla mieux ce qui l'entourait, et découvrit un plafond fait de tapisserie, puis vit plus bas une toute petite fenêtre ne laissant traverser que quelques rayons de lumière. Mais je suis...
Puis Kaïna resta bouche bée en découvrant la chevelure blonde épaisse de sa sœur lui éponger le visage. Djeda ?
- Je comprends que ton loisir est de t'entraîner aussi ardemment, mais Kaï, tu devrais faire plus attention. Tes jambes sont couvertes de bleus et...
Kaïna ne laissa pas le temps à sa sœur de terminer sa phrase. Elle l'attrapa directement dans ses bras, rassurée de voir que tout ce qui lui était arrivée jusqu'ici, n'était qu'un mauvais rêve. Elle était enfin rentrée chez elle, et que sa sœur s'occupait d'elle, comme au bon vieux temps.
- Djeda tu m'a tellement manqué tu...
Avant même de capturer les quelques bribes d'espoirs naissantes, la cadette sentit une odeur nauséabonde de brûlé. Non non non non, pas encore, pas cette fois.
- Djeda il faut qu'on s'en aille...
Elle voulut emmener sa sœur avec elle, mais quand elle croisa enfin son regard, Kaïna était pétrifiée face au visage atrophié par les flammes de sa sœur. Il ne lui restait plus que quelques cheveux blonds sur la tête, et ne bougeait plus.
Soudain, son visage, n'y laissant que du flou que seul Kaïna pouvait encore reconnaître.
- Djeda, pitié ne me laisse pas toute seule, l'implora-t-elle en hoquetant.
Malgré l'apparence horrible de son aînée, Kaïna prit sa sœur dans ses bras.
- Kaïna, (Djeda lui caressa délicatement les cheveux.) tu n'es plus toute seule. Tu es en train de devenir la femme forte et indépendante que tu as toujours voulu être.
- Mais qu'est-ce que tu racontes ? Tu n'es plus là, je n'ai plus rien... Je voulais être forte pour toi ! Maintenant, tout ça n'a plus aucun sens !
Sa maison avait disparu, il ne restait plus qu'elle et sa sœur, dans un fond noir profondément vide. Miraculeusement, Djeda avait retrouvé son précieux visage, et avant de partir, murmura une phrase à Kaïna qu'elle eu peine à entendre.
- Suis-le.
Quand Kaïna rouvrit les yeux, cette fois, c'était pour de vrai. La chose qui la réveilla n'était autre que la langue fourchue de Zirca. Son serpent était posé sur ses épaules, comme si Zirca avait veillé sur elle pendant tout ce temps. La jeune femme lui rendit son geste de tendresse en lui caressant le haut du crâne, comme pour lui montrer sa reconnaissance.
Lorsque Kaïna commençait à émerger peu à peu de ses rêveries, elle identifia une jeune fille aux mèches châtaines en train de lui penser ses plaies. Ses cheveux lui dissimulaient son visage, mais rien ne lui empêcher de remarquer la brillance singulière de ses cheveux, qui n'avait pas l'air d'être dû à la transpiration, mais bien à un grand soin minutieux.
La saharienne notifia qu'elle les avait coupées très court pour une fille. Ils lui arrivaient légèrement en bas du visage, une longueur qu'elle avait souvent songer à se faire, mais les gens du village lui répétaient sans cesse qu'elle ressemblerait trop à un garçon s'il elle se coupait les cheveux aussi court.
Dès lors, seule sa sœur était autorisée à lui rafraîchir ses longues boucles ébènes, mais depuis que Djeda avait relevé l'éclat de ses magnifiques cheveux longs, Kaïna ne voulut plus jamais les couper.
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Venesis
Romance« Mais en se rapprochant peu à peu de Jaïa, les amis d'enfance eurent à l'unisson un hoquet de stupeur. Ismaïl en laissa tomba son sac de voyage. - Par le ciel tout-puissant, que s'est-il passé ? Comme si le temps s'était figé avec eux, ils demeur...