💲 Chapitre 5 - Ciaran

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Je suis en plein entraînement de pole dance lorsque mon téléphone sonne

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Je suis en plein entraînement de pole dance lorsque mon téléphone sonne. Je grogne, tête en bas, dans une position particulièrement complexe, et dénoue mes jambes de la barre en métal jusqu'à rejoindre le sol. Je suis  foisonnante de sueur et de brûlures à cause des frottements, mais submergée par la plénitude. Comme un bon orgasme.

    Pourquoi n'ai-je pas repris avant ?

Je n'arrive pas à l'extirper de l'intérieur de mon Bottega Vaneta* avant que la sonnerie ne se coupe. Je râle, m'agace contre l'étroitesse de mon sac qui cache pourtant bien trop de choses pour sa contenance et parvient enfin à mettre la main sur cet engin de malheur, qui s'est remis à s'exciter.

Destinataire inconnu.

Je fronce les sourcils, colle le portable à l'oreille et décroche en espérant que ce n'est pas encore le coup de Jean-michel, entreprise d'isolation de toit.

— Oui ? Qui est à l'appareil ?

Un ricanement se fait entendre à l'autre bout du fil sans que je ne comprenne ce qui a pu être drôle avec ce que je viens de dire. Je m'apprête à réitérer ma question lorsque la voix rauque et malicieuse d'un homme me répond :

— Bonjour, Amara Spencer, je suis le gérant des danseuses du Nyx's Desires. Je vous contacte au sujet de votre candidature.

Mon cœur se met à battre frénétiquement dans ma poitrine. Dès que quelqu'un me parle de ce night-club, je ne cesse de repenser à Ciaran. Il a bien grandi et est devenu encore plus beau qu'il ne l'était enfant. Un charme brut, mystérieux. Un parfum musqué et enivrant. Un regard sombre et pénétrant.

Quand je l'ai aperçu du coin de l'œil, alors que je tentais de virer un gros lourd qui ne comprenait pas que je n'avais pas envie de finir dans son pieu, j'ai tout de suite pensé à une blague. Je ne l'avais pas vu depuis une dizaine d'années, mais tous les souvenirs sont remontés à la surface. Tout. Des coups de fusils qui m'affectent bien plus que je ne veux bien le laisser paraître.

Notre rencontre dans ce bus, PAN, notre amitié qui a commencé à se construire à l'école primaire, PAN, mes premiers sentiments, PAN, notre premier baiser, PAN, son déménagement, PAN, nos adieux, PAN, son cadeau, PAN, ma douleur.

    Mort instantanée, suite à de multiples impacts de balles.

    Je frissonne, mais décide de me reprendre. Je déteste perdre le contrôle. J'ai beau avoir croisé mon premier amour dans cette boîte de nuit, c'est du passé. Rien qu'un fantôme, un spectre agréable à regarder, mais que je ne reverrai jamais.

    — Oui, c'est bien moi, réponds-je d'une voix douce, modelée sur le caractère que j'ai décidé de donner à ma nouvelle identité. Vous allez bien ?

    Amara Spencer, une blonde au style assez tendre, beaucoup de teintes pastels, de sourires énamourés. Des rêves pleins la tête, gracieuse, qui ne fait pas de vague. Un rôle dur à tenir, certes, surtout pour moi, mais qui donne un petit piment de plus à cette affaire à deux millions de dollars.

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