Un Éclat De Rouge

Un début d'ouragan

Je garde un air impassible, gardant pour moi l'immense surprise (et encore, c'est un euphémisme) de voir Iléa ici, en compagnie d'Ilaïc et sa connasse de femme, à la place d'invitée d'honneur à droite de ma propre place. A côté de mon siège à gauche est assis Kitaï, une autre place de libre à côté de lui, pour Ruby, plus proche de moi.

Tout le monde se lève en ma présence, elle en dernier. La regardant droit dans les yeux, je parviens à ouvrir la bouche.

- Votre Majesté Iléa...

- Votre Majesté Luxy... dit-elle de sa voix fluide et claire qui n'a apparemment pas changée.

Nous nous adressons un signe de tête alors que je vais m'asseoir, Ruby à côté. J'invite les autres à faire de même, puis le repas commence. Je me tourne vers la nymphe, pleine de questions.

- Que fais-tu là ? demandé-je en premier.

- Je viens te voir.

- Je parle du but ultime de ta visite. Je me doute bien que tu viens pas regarder la décoration de la salle de réception...

Elle prend le temps de boire un peu, puis repose son verre, ses yeux droits dans les miens.

- Je viens te demander d'être mon alliée, contre le père de ta nouvelle petite amie ou jouet, chose ou bref... appelle la comme tu veux.

J'allais ouvrir la bouche pour gentiment lui signifier qu'elle n'a pas à s'en prendre à Ruby mais j'en suis empêchée par cette dernière qui prend déjà la parole.

- Je ne suis ni sa petite-amie ni son jouet, Votre Majesté. Son otage oui, sa concubine aussi, bien qu'elle ne force pas à assouvir ses désirs. Je suis toujours la fille de mon père, donc je suis toujours Son Altesse Ruby de Iénabelle, déclare mon Bijoux avec un calme olympien et une expression impassible que j'aime aussi avoir de temps en temps.

Un sourire force sa place sur mon visage alors que je regarde Ruby du coin de l'œil. Je n'ai enfait pas besoin de la défendre, elle le fait très bien toute seule. Mon Bijoux me rend un petit sourire qui fait légèrement rougir mes joues.

Je me reconcentre sur Iléa, à qui nos regards n'ont apparemment pas échappés au vue du sourcil blanc relevé dans ma direction. Je sais très bien ce que veut dire ce sourcil : "Elle me parle comme ça et tu ne la réprimandes pas, au contraire. Et tu viens me dire que ce n'est pas ta petite-amie ?". Levant les yeux au ciel, je plante ma fourchette dans mon assiette pour ensuite apporter une délicieuse bouchée à mes papilles.

Faire une alliance, c'est ce qu'elle veut ? Pourquoi a-t-elle besoin de moi ?

- Lorsque tu auras fini de provoquer Son Altesse, tu pourrais m'expliquer pourquoi tu veux faire une alliance alors que tu ne voulais plus me voir ? questionné-je après avoir avalé.

- Nous en voulons toutes les deux à Varain. Il a essayé de conquérir notre empire de nymphes en envoyant ses armées à l'est. Des villages entiers ont été détruis, des femmes ont été violées, des enfants tués, des hommes massacrés. Ils n'avaient rien fait de mal.

Je ne dis rien pendant une bonne minute, réfléchissant, et essayant de sonder son regard pour voir à quel point elle est sérieuse. Et elle l'est énormément.

- Iléa. Pourquoi est-ce que je devrais faire ça pour toi ?

- Aide moi à venger mon peuple, je t'aiderais à venger le tien, ta famille et toi. Protège moi et mes armées, je protégerais les tiennes. On pourrait à nouveau être un "nous deux", indestructibles.

- Un "nous deux", hein... murmuré-je, les souvenirs revenant à la surface.

Iléa hoche la tête.

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