- 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 - Ⅰ

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La tête posée contre la fenêtre de la voiture , je regardais le paysage défiler lentement.
- Victoria, ma chérie, dis moi quelque chose... C'était ma mère qui avait parlé. Elle était en train de recoiffer ses longs cheveux blonds, coincés dans un chignon sophistiqué que je ne pourrais sans doute pas reproduire.
Pour toutes réponses je lâchais :

- Ramène Eyline...

Ma génitrice pinça les lèvres.

- Tu sais bien que c'est impossible Victoria...
Je ne répondis pas... J'avais eu cette discussion des millions de fois avec ma mère.

Eyline , ma grande sœur , avait été envoyée dans un couvent , forcée de devenir une Sœur dévouée entièrement à Dieu.


*


C'était un Samedi, mon père était parti en voyage d'affaire deux jours plutôt.
Se sentant un peu seule ma mère avait décidé d'inviter sa mère à diner.
Et c'est alors vêtues de nos plus belles robes ( notre aïeule ne supportant pas de voir notre apparence négligée) que nous nous mîmes à table en ne pipant mots.
Ma mère et ma grand mère parlant de choses qui ne nous intéressait guère ma sœur et moi, nous nous entreprîmes à nous lancer les petits pois, utilisant nos fourchettes comme catapultes.

Les adultes bien trop absorbés dans leur discussion, ne prenaient même pas la peine de nous jeter un coup d'œil. Tout se passait à merveille et j'étais même en train de gagner notre petite guerre quand un malheureux projectile vert, lancé par Eyline , vint se heurter contre la joue de ma grand mère.

Et c'est là que les ennuis commencèrent...
Notre grand-mère se retourna vers nous, essayant tant bien que mal de maîtriser la colère qui s'emparait d'elle..

- Je ne pense pas que cette attitude soit appropriée pour des jeunes filles de votre rang... Avait elle dit sèchement

- Excuse moi grand-mère, je- éssaya de s'excuser Eyline

- Êtes vous des filles de miséreux ?! C'était exclamée ma grand mère en lui lançant un regard noir.

- Maman , je pense que- Avait dit ma mère en cherchant à calmer les choses

- Toi , tais toi ! Comment as tu donc éduqué tes enfants ! Ils ont le comportement de nécessiteux ! Cela fait trop longtemps que cette famille se laisse aller, il est grand temps que je reprenne les chose en main ! Et sur ces remarques cinglantes elle avait pris son manteau et était partie, nous laissant finir de manger dans un silence de plomb.

La sentence était tombée quelques jours plus tard par une lettre de notre aïeule exigant d'envoyer Eyline dans un couvent, pour qu'elle puisse " se repentir et devenir respectable, digne d'une fille de son rang".
Ma mère n'avait pas bronché .. Mais j'avais vue la pointe de tristesse dans ses yeux...

- Eyline, va te préparer... Une calèche va nous chercher dans 5 petites heures... Avait elle lâché

- Où allons nous ? Avait demander ma sœur.

- Au couvent... Mamie exige que tu y sois envoyée.

- Mais pourquoi .. ?! avions nous lâché en même temps.

- Pour combien de temps ? Avait demandé Eyline

- Pour une durée encore indéfinie...

Mes mains s'était mise à trembler. Comment pouvait on m'enlever ma sœur pour un simple petit pois ? C'était tellement insensé ! Je m'étais assise en face de mon aînée.
Eyline avait les larmes aux yeux.
- Maman, par pitié dis moi que tu ne vas pas la laisser faire... Avait elle murmuré.
Le masque d'indifférence de ma mère s'était pendant quelques instants fissuré. Mais elle reprit vite contenance et lança à Eyline un regard neutre.

- Va te préparer, nous avons de la route... N'emporte pas grand chose. Tu n'auras pas besoin de beaucoup avait-elle simplement dit.

Cette réaction pouvait sembler déplacée mais Eyline et moi connaissions notre mère...
Dés qu'une situation lui semblait hors de contrôle elle se renfermait et devenait distante. C'était sa manière à elle de se rassurer et de ne pas perdre le contrôle sur elle même.
Eyline s'était levée et avait inspiré un grand coup.

- Bien, je vais y aller. Si ça peut soulager cette vielle peau de vache qui nous sert de grand mère...

Ma mère avait pincé les lèvres.
Puis ma sœur s'était dirigée vers sa chambre les jambes tremblantes. Moi, j'étais restée figée pendant plusieurs minutes, fixant le sol. Comme si j'assimilais lentement ce qui venait de se passer.
Puis, je m'étais dirigée vers la chambre de ma sœur. Lorsque j'avais ouvert la porte je la trouvais en train de pleurer, une malle ouverte sur son lit. Elle était en train d'y déposer un bracelet que je lui avais fait il y a quelques années. Lorsqu'elle se retourna pour me voir, elle avait éssuyé rapidement les larmes sur ses joues et m'avait lançé un regard désolé.
Et sans avoir à prononcer un mot, car tel est le pouvoir des sœurs,je m' étais approchée et l'avait serré dans mes bras.
C'était la première fois que je la voyais dans un tel état... Ses épaules était secouées de violents spasmes et ses joues étaient inondées de perles d'eau salée.
Je m'étais alors rendu compte à quelle point je tenais à elle.

Quelques heures plus tard, Eyline avait été emportée par une calèche en direction du Havre où se trouvait le couvent qu'avait choisi notre grand mère. Après ça, j'avais pleuré seule des nuits entières dans ma chambre et avais arrêté de manger les repas que mes parents me faisaient parvenir dans ma chambre.
Je m'étais sentie désespérément seule...
Et ce n'est que lorsque ma mère avait proposé des vacances dans ce manoir de Bretagne que je m'étais rendu compte que me renfermer sur moi même ne me ramènerait pas Eyline. J'ai alors accepté espérant plus que tout que cela me permettrait d'oublier tout ca...

*
Alors même que je sortais de mes pensées j'eu la bonne idée de regarder par la fenêtre. Et alors je vis le manoir... Ma mère m'avait dit son nom...Et pour le coup il le portait très bien.... "Wavescliff"....

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Le meurtre du manoir de Wavescliff's ( les enquêtes de Victoria Williams T-1 ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant