Cassie & Nate

Chapitre 6

Nate, 28 ans.

La chaleur du soleil nous fait vite prendre conscience que voilà, nous ne sommes plus à la maison. Je descends du Buggy et me dirige vers le camp. En espérant que ce dernier ne se change pas en tombeau comme son prédécesseur. Je m'assois sur ma couchette et patiente le temps que notre capitaine nous distribue notre courrier. Une fois l'enveloppe dans mes mains, je reconnais la délicate écriture de ma grand-mère. Je fronce les sourcils en tentant de reconnaître l'expéditeur de la seconde. Je retourne l'enveloppe et je lis l'adresse de Cassie, mais qui a désormais changé de nom. Ma gorge se serre, elle s'est donc mariée.. En même temps, je suis complètement débile d'avoir ne serait-ce qu'espérer que notre moment intime ait pû tout changer. J'ouvre tout de même et sors la lettre.

Cher Nate,

Tu as dû le voir sur l'enveloppe, j'ai épouse Luke. Je ne vais pas aller plus loin pour les détails, mais tu devais être au courant. Nous sommes en Mars, le temps devient plus doux, on sent le printemps qui revient. Tes grands-parents vont bien, c'est ta grand-mère d'ailleurs qui m'a donné l'adresse à laquelle te joindre.

Si tu as besoin de parler, à ta meilleure amie, comme avant. Tu te rappelles lorsque nous étions enfants ? On se racontait tout. J'ai envie.. j'ai besoin de retrouver cette relation.

J'espère avoir de tes nouvelles.

xx Cassie.

Je replie la lettre, nous sommes appelés en entraînement. Je noue mes rangers et sors de la tente.

Cassie, 18 ans.

"Toutes mes Félicitations Cassandre ! Tu as obtenu la bourse pour Stanford"

La phrase de la proviseure résonne en moi depuis ce matin. Je termine mes boucles avec mon lisseur et applique ensuite du blush sur mes joues. Pour fêter l'occasion, nous allons dans mon restaurant préféré avec mes parents.

"Ma chérie ? Tu es prête? sourit ma mère. Hum je pense qu'il manque quelque chose, tu ne trouves pas Henri?

-Je suis d'accord. Ouvre donc ce petit paquet qui était dans ma veste."

Je prends délicatement la boîte dans mes mains et l'ouvre. J'écarquille les yeux quand je découvre la paire de boucles d'oreille à l'intérieur. Ce sont les Joséphines Aigrette de chez Chaumet, ma maison de luxe préférée. De sublimes clous en or blanc, avec des diamants et sertis de veritable perle de culture. C'est une beauté de Joaillerie. Je sers mes parents dans mes bras et accroche les bijoux à mes oreilles.

Une fois arrivés au restaurant, je prends place entre mes parents. Malgré la joie que je ressens, je ne peux m'empêcher d'être attristée par l'absence de Nate. On m'a dit qu'il avait arrêté le lycée au mois de janvier et que depuis il travaillait à la supérette. Mais je ne l'ai jamais vu. Je cache ma tristesse, profitant tout de même de ce bon repas.

Cassie, 28 ans.

"Quel délicieux repas nous as-tu préparé pour ce soir ma chérie ? Sourit Luke en m'embrassant sur le front.

-Oh, je n'étais pas trop inspirée aujourd'hui, j'ai fait des gnocchis au chorizo.

J'ai hâte, sourit-il. Tu as grossi un peu non ? Voilà, tu te laisses aller maintenant que tu as la bague au doigt ? Rit-il."

Je rigole par politesse. A quel moment on dit ça à la femme qu'on aime ? Non Cassie, tu te fais des idées. Je suis plutôt à cran ces derniers jours. Sûrement dû au stress du départ de Nate.

"Tu es dans tes pensées, dit Luke.

-Oh oui, désolée.

-Ce n'est rien. C'est le contre-coup du mariage. Rien de grave. dit-il en m'embrassant le front. Tu n'as pas rendez-vous avec tes copines bientôt ?

-Si si, Emy et Aurore viennent demain normalement."

Je sais très bien que mes copines ne lui plaisent pas, il préfère quand je traîne avec Rebecca ou les autres femmes du country club, les épouses de ses collègues. Emy et Aurore, il ne les apprécient pas vraiment. Elles, le supportent car il est avec moi.

"Oh super, encore une journée où tu vas entendre des remarques comme : mais qu'est ce que tu fais avec lui ? dit-il en durcissant son regard.

-Tu abuses, je lui réponds, nos discussions ne tournent pas toujours autour de toi. Je ris en m'approchant avec la casserole."

Il me saisit alors le poignet, me serrant fort.