Chapitre 11

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Le soleil vient chasser les nuages

L'hortensia produit de grandes fleurs, généralement en grappes. Elles peuvent être blanches, roses, bleues ou rouges.

Les larmes dévalent mes joues pour venir s'écraser contre le tissu de mon coussin. J'ai la gorge tellement nouée que j'ai l'impression que je ne vais plus avoir de voix. Je suis plongée dans le noir tandis que je laisse échapper ce que j'ai sur le cœur depuis le moment où je l'ai rencontré. Malgré les mots qu'il m'a dit hier, je ne peux pas résister à me remettre en question. Est-ce que je le mérite ? Pourquoi est-ce que ça m'arrive à moi alors que je suis banale, que je ne suis même pas jolie comme les autres filles ? J'ai envie de me dire que je le mérite, que je suis légitime, mais c'est plus fort que moi. Encore une fois, mes pensées malsaines prennent le dessus sur ma raison. Je me revois passer en revue tout ce que j'ai fait durant la journée. La manière dont je marchais, dont je parlais ou comment je me suis comportée. Est-ce qu'il m'a trouvé bizarre par moment ?

J'essaie de contrôler les battements de mon cœur, ainsi que mon souffle effréné. Avoir passé tous ces bons moments depuis quelques jours me fait tout remettre en question. J'essuie mes larmes sur mes joues et me redresse sur mon lit. Ce que je commence à ressentir pour lui me fait tellement peur... Des pensées plus noires que les autres me viennent en tête, et j'ai l'impression qu'elles veulent prendre le contrôle de moi-même.

Je n'ai pas envie de tomber dans une phase ou je ne m'écouterai même plus et que je me laisserai guider uniquement par cette petite voix vile et cruelle dans ma tête, qui me répète sans cesse que je devrai me questionner sur Peyton, que je dois me poser des questions de pourquoi il est intéressé par moi. J'ai envie de vivre une vie simple, sans anxiété, sans ce poids constant sur mon cœur, cet étau autour de mon cerveau qui empêche de me dire que tout va bien, que je le mérite. J'enfouis mes mains dans mes cheveux, au bord des larmes. Je me mord la lèvre jusqu'à ce que je sente ce goût métallique si singulier du sang. Je me force à ne pas tomber, ne pas m'effondrer. Mes mains tremblantes, je sens que je frôle la crise d'angoisse.

Ma gorge me fait mal tandis que j'essaie de réprimander un sanglot. Je pince la fine peau de mon poignet du plus fort que je le peux pour éviter la crise. Mes yeux sont embués de larmes, prêtes à couler de nouveau, mais je ne me laisserai pas abattre. Je ne laisserai pas mon anxiété gagner. Ce que j'ai vécu, ces moments passés avec Peyton, je le mérite amplement, comme toute autres personnes. Je souffle lentement, reprenant un peu mes esprits. Pourtant, mon cerveau me renvoie un passage de ma vie que j'aimerais oublier, avoir détruit de mes souvenirs pour qu'ils ne puissent pas intervenir dans des moment pareils, où je suis le plus vulnérable.

Je me rappelle de ce jour-là. Pour une fois, j'étais contente de venir en cours. C'était au collège, le temps était parfait alors que j'étais en pause dans ma salle de classe. Je n'avais que quelques amis qui discutaient entre eux alors que j'essayais d'entrer dans la conservation. C'est toujours difficile pour moi de m'imposer, j'ai toujours peur d'en faire trop ou de ne pas être assez intéressante. J'ai senti des regards posés sur mon dos, mais pas comme d'habitude. Cette fois, on me regardait vraiment, on parlait de moi.

J'ai tendu l'oreille alors que je sentais une chaleur désagréable se propager dans tout mon corps. Ils étaient en train de faire des préjugés sur moi, étant donné que j'étais la fille qui ne parle pas, qui est timide et toujours dans son coin. Celle à laquelle personne ne vient parler à part ses quelques amis car elle est bizarre. J'avais envie de disparaître, de me terrer sur ma chaise alors qu'ils parlaient assez fort pour que je les entends. Ils disaient que je n'étais pas comme les autres, que j'étais étrange... Ils venaient à juger mon style vestimentaire, ainsi que mes cheveux que j'aimais tant. Ils étaient "trop volumineux, pas normal". Je ferais mieux de les lisser, ils disaient... Mais ce qui m'a le plus marqué sont les paroles d'un garçon en particulier.

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