Kami Stray Cat [Baji x OC]

28 - Le trio

Les résultats d'examens arrivèrent la semaine suivante. Debout devant le panneau d'affichage, Chifuyu à ses côtés, Baji était plus stressé qu'il l'avait été contre la bataille contre le Tenjiku.

– Ça va bien se passer, le rassura Chifuyu. On a révisé, il n'y a pas de raison que tu aies échoué.

Baji ne put lui répondre, il avait une boule énorme coincée dans la gorge.

Finalement, les listes furent affichés et il chercha nerveusement son nom pour connaître ses notes.

Il le trouva en milieu de liste, abasourdi. Il avait réussi.

Sur le chemin du retour, le Baji que Chifuyu connaissait était de retour.

– C'était évident que j'allais réussir ! S'exclama-t-il. C'est pas un petit test comme ça qui va me faire peur.

– Le test non, dit Chifuyu à mi-voix, mais ta mère oui.

Baji fit comme s'il ne l'avait pas entendu.

– T'as vu ça la mioche comme je gère ?

Sur son épaule, la fillette le regardait sans comprendre, mais puisqu'il était content ça lui allait.

– Et si on fêtait ça ? Dit Baji.

Au souvenir de la dernière fête, Chifuyu grimaça.

– La dernière fois ça t'a pas suffi ? Dit-il.

– En fait, dit Baji, je pensais à quelque chose en plus petit comité.

Chifuyu le regarda sans comprendre et Baji reprit.

– Kazutora et toi, dit-il, vous êtes les deux meilleurs potes que j'ai. Ça te dirais qu'on se fasse une soirée jeux vidéo tous les trois ?

Le visage de Chifuyu s'éclaira et ses yeux se mirent à briller.

– Meilleurs potes ? Répéta-t-il.

– Bah ouais ?

Chifuyu se mit aussitôt à pleurer et il se jeta sur lui.

– BAJIIIIII ! TOI AUSSI T'ES MON MEILLEUR POTE !

Surprise par son éclat, la fillette sursauta et tira sur les cheveux de Baji.

– AÏE MAIS PUTAIN ! ARRÊTE DE BRAILLER CHIFUYU ! MES CHEVEUX !

Le soir venu, tous les trois se retrouvèrent dans la chambre de Baji qui avait retrouvé une apparence normale après la petite fête de la semaine passée.

– Installez-vous, leur dit Baji. Je vais chercher à graille.

Il coinça la gamine sous son bras et sortit. Pour la première fois, Chifuyu et Kazutora se retrouvaient seuls face à face. Le malaise était tangible.

– Alors... commença Chifuyu. Comme ça Baji et toi vous êtes potes depuis longtemps ?

– Ouais... depuis la primaire en fait...

– Cool...

Ils ne trouvèrent rien de plus à se dire. Quand Baji revint, ils étaient toujours plantés au milieu de la pièce comme deux piquets.

– Vous êtes sérieux là ? Leur dit-il.

Il posa plusieurs paquets de chips sur le sol et tira la bouteille de soda qu'il tenait sous le bras. La fillette en profita pour se faufiler au sol et Kazutora eut aussitôt un mouvement de recul.

– AH NON ! Dit-il. ÇA VA PAS RECOMMENCER !

Chifuyu s'accroupit devant la petite.

– Koneko-chan, dit-il. Je crois qu'il serait temps que tu trouves un autre moyen de montrer ton affection à Kazutora.

Il sourit et ajouta.

– Sinon, il va finir par te détester !

Le frisson qui dévala l'échine de la gamine n'échappa à personne. Elle regarda Chifuyu, puis Kazutora et enfin Baji. Tous les trois attendirent. Finalement elle s'avança vers Kazutora et, arrivée devant lui, elle lui tendit les bras et attendit.

Kazutora hésita, puis il la prit sous les bras.

– Tu vas pas me mordre ?

Elle secoua la tête.

– Me griffer ? Reprit-il.

De nouveau elle secoua la tête. Baji approcha.

– Tu te débrouilles drôlement bien avec les animaux Chifuyu, dit-il.

Chifuyu parut gêné.

– C'est l'habitude, dit-il.

Kazutora installa la gamine sur sa hanche, un peu surpris.

– En vrai, t'es gentille, dit-il.

La fillette ne put se retenir plus longtemps. Elle lui passa les bras autour du cou et commença à lui mordiller la joue en faisant attention à ne pas lui faire mal.

– Tu restes quand même son herbe à chat personnel, rigola Baji.

Ils passèrent le reste de la soirée à jouer aux jeux vidéo, la gamine installée sur les genoux de Kazutora. Au bout d'un moment, il se rendit compte qu'elle ronronnait.

– Au fait, dit-il, tu l'as trouvée où ?

Baji regarda la fillette endormie.

– Elle était à l'hôpital quand je me suis réveillé après la bataille contre le Valhalla, répondit Baji.

Au souvenir du jour où il avait poignardé Baji, Kazutora détourna la tête, gêné.

– T'en fais pas, mec, le rassura Baji. Je t'en ai jamais voulu. Je sais bien que c'était Kisaki qui se servait de toi.

– Si j'avais été peu plus malin, dit Kazutora, il n'y serait pas arrivé.

Chifuyu enfourna une poignée de chips dans sa bouche.

– Parce que tu crois que Baji est malin ? Dit-il. Il a essayé d'arrêter une guerre des gangs à lui tout seul avec ses petits poings ce jour-là.

Une veine se mit à palpiter sur le front de Baji.

– Chifuyu je...

Kazutora l'interrompit.

– Il est pas malin, mais c'est un super pote !

Chifuyu approuva.

– C'est clair !

À ce stade, Baji ne savait plus s'il devait se sentir flatter ou vexer. Dans le doute, il commença à distribuer des coups de poings et la soirée se termina en bataille rangée dont les coussins de sa chambre firent les frais.