[ Charmer ] ~ Hyunchan

Chapitre 12

L'ambiance entre Hyunjin et Chan était devenue électrique. Le brun continuait d'adresser la parole au blond seulement en cas d'urgence et le plus vieux, quant à lui, se contentait de lui adresser des remarques bien senties. Depuis qu'il avait entendu Hyunjin parler avec Taehyun, il était fou de rage. Probablement parce qu'il avait été blessé par les paroles du brun plus qu'il ne voulait l'admettre et que ça aussi, ça le mettait dans une colère folle. Et pour couronner le tout, le roux avait décidé d'arrêter leur relation après ça. Résultat : ça faisait cinq jours en tout et pour tout que les deux garçons menaient une guerre silencieuse et ça commençait sincèrement à leur peser sur le moral à tous les deux.

Et si Chan était bien trop fier pour se l'avouer, ce n'était pas le cas de Hyunjin. Celui-ci avait passé tous les soirs de la semaine à pleurer dans le pelage de Minou, ne sachant pas quoi faire. Il n'aimait pas le conflit ni les tensions, et pire que ça, se rendre compte que Chan avait tenté de le manipuler l'avait dévasté. Il avait beau ne pas vraiment apprécier le blond, il ne pensait pas qu'il serait capable de s'abaisser à un tel niveau. Certes Hyunjin n'avait pas toujours été gentil avec lui, mais ce n'était pas une raison pour faire ça.

Les deux garçons mangeaient silencieusement à table lorsque le père du brun fit irruption dans la pièce, l'air complètement paniqué :

" On vient d'avoir un appel d'un passant qui a trouvé un chien en mauvais état en haut du bois des Cendres. D'après lui, le chien est coincé dans un piège de chasseur. Et je dois absolument partir en ville pour un rendez-vous. S'il te plaît Hyunjin, emmène Chan et allez-y tous les deux."

Le brun se leva précipitamment pour aller chercher ses affaires. Il attrapa un sac pour y fourrer des ciseaux, un kit de premier secours, un collier et une laisse en priant pour qu'il soit à sa taille :

" Envoie moi la localisation exacte." lança-t-il à son père d'un ton qui se voulait calme, mais qui ne l'était pas du tout. Sauver des animaux c'était son métier, mais ce genre de situation le stressait toujours beaucoup. Son cœur battait à tout rompre et il avait l'impression qu'une ruche toute entière bourdonnait dans sa tête. Il ferma les yeux un instant pour essayer de se détendre, et c'est une odeur familière qui l'aida à revenir sur terre.

Chan se tenait derrière lui, visiblement inquiet. Il voulait lui demander s'il allait bien mais il n'osait pas. Il se contenta d'enfiler ses chaussures lui aussi, sans quitter le brun des yeux. C'était peut être la guerre entre les deux, mais pas au point de se réjouir de son mal être :

" Prends les clés de la cabane de garde au cas où. La météo annonce une grosse tempête en fin d'après-midi mais ce n'est pas vraiment fiable."

Sans ajouter un mot de plus, Hyunjin balança lesdites clés dans son sac avant de s'enfuir en courant. Ils avaient bien une dizaine de minutes de voiture avant d'arriver à la lisière du bois et de marcher une bonne demi-heure jusqu'à la localisation que lui avait envoyée son père.

Le chemin en voiture fut relativement silencieux, mais lorsqu'ils marchèrent dans la forêt, Hyunjin sentit son cœur s'accélérer à nouveau et quelques sueurs froides commencèrent à couler le long de ses tempes et de son cou. Par réflexe, il commença à se gratter la paume de la main avec ses ongles, avant de s'attaquer à son bras et ses poignets. Il ne savait pas pourquoi il stressait autant mais une chose était sûre : il se sentait sur le point d'imploser.

Chan le regarda, démuni. Il n'avait jamais vu le brun dans un tel état de panique et pour être honnête, il ne savait pas vraiment comment réagir.

Le brun s'efforçait de respirer par la bouche pour calmer son angoisse, se concentrant sur le bruit du vent pour garder les pieds sur terre. L'atmosphère était pesante, et les nuages noirs qui s'accumulaient au-dessus de sa tête ne l'aidaient pas à se calmer. Il se sentit vaciller, et alors qu'il allait tomber tant la pression dans son corps était devenue forte, il sentit une douce chaleur venir s'emparer de sa main droite. Sans s'en rendre compte, il avait tellement attaqué sa paume qu'elle s'était mise à saigner.