Le pet. Une mésaventure de Marc Pistredoie

Chapitre IV

La réunion se déroula dans la bonne humeur, l'objectif était de donner l'occasion à chaque vendeur de frimer un peu, de partager son expérience et ses bonnes pratiques du métier puis pour les directeurs de présenter les objectifs financiers de l'année qui débutait. Rien de très diffèrent des réunions trimestrielles hormis le fait que seuls les meilleurs vendeurs de l'entreprise étaient présents. La séance se terminait et tout le monde s'auto-applaudit. La cérémonie prendrait place devant tous les employés de l'entreprise, réunis sur le même étage, dans la salle de banquet de l'hôtel où le déjeuner serait servi.

Une pause s'imposait, un café et une visite aux toilettes. Dan Bouchot ne put s'empêcher de lâcher un pet sonore pendant qu'il soulageait sa vessie dans un des urinoirs puis conclut par une citation dont il avait le secret qui affirmait que pisser sans péter, c'était comme se rendre à Dieppe sans voir la mer. Cette pédale de Justin Moilat en train de se recoiffer devant les miroirs sortit outrée des toilettes. Marc Pistredoie en secouant une dernière goutte dans l'urinoir en veillant bien à ne pas s'en mettre partout tourna la tête vers Dan Bouchot avec un grand sourire faussement réprobateur. Il remonta la fermeture Eclair de son pantalon, jeta un dernier regard à son reflet pour vérifier son apparence. Il boutonna son veston. Il décida de ne pas se laver les mains afin que tous ces crétins hypocrites finissent avec un peu de la sueur de son pénis sur leurs doigts quand ils viendraient lui serrer la main pour le féliciter.

La cérémonie débuta, tous les employés avaient fait un effort sur leur apparence et leur tenue vestimentaire et étaient assis autour de tables rondes accueillant huit convives chacune. Les discours des directeurs et des directeurs-adjoints s'enchainèrent laborieusement pendant qu'on servait les entrées puis le plat principal accompagnés d'un verre de vin blanc et d'un verre de vin rouge par personne. Yasmine Broutiche de la réception et Amélie Molcreuse des ressources humaines, deux aberrations de la génétique et de la diététique, assises à la table située derrière celle ou Marc Pistredoie et Dan Bouchot étaient installés, demandèrent si il était possible d'avoir un second verre de vin blanc au lieu du verre de rouge mais la serveuse leur signifia avec un sourire forcé que cela n'était pas possible. On en arrivait au dessert et le Président Directeur General Maste-Crêt rejoignit l'estrade. On allait enfin annoncer les promotions et les lauréats des grands prix annuels.

C'était Sylvie Pinchart du Marketing et Amandine Pestas du service Communication qui assistaient le Président Directeur General Maste-Crêt dans la remise des prix. Elles égrenaient les noms des nominés puis des lauréats et remettaient les trophées de plexiglas gravés au nom du vainqueur après que Maste-Crêt ne leur eu donné l'accolade suprême. Des spots de lumière et une musique de victoire accompagnaient les mouvements de chaque grand gagnant vers l'estrade. Comme on le lui avait demandé, Marc Pistredoie se tenait prêt. Des qu'il entendit son nom il se leva, boutonna son veston avec un large sourire et marcha dans la lumière, vers l'estrade, gravit les quelques marches le séparant du Président Directeur General Maste-Crêt qui lui souriait en lui tendant la main.

Il serra la main de Maste-Crêt qui lui tapa sur l'épaule vigoureusement en le remerciant et le félicitant. Au moment où il se détournait pour recevoir son trophée des seins de Sylvie Pinchart il sentit soudainement une bulle de gaz grandir derrière son anus. Il contracta ses fesses tout en continuant à marcher et à sourire en direction de Sylvie, il réprima ce pet impromptu avec grâce en se flattant intérieurement pour ses capacités de contrôle.

Sous une salve d'applaudissements et devant une standing-ovation des employés, les lauréats de l'année quittèrent l'estrade l'un à la suite de l'autre et retrouvèrent leur tables ou le champagne avait été servi. Le personnel de service prenait la commande des cafés. Des collègues d'autres tables se dirigeaient vers Marc Pistredoie pour avoir le plaisir de le féliciter d'une poignée de main chaleureuse.