Renaissance

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Entrée 11, Journal de bord

Ca y est, je vois ma destination. Je dois dire que j'avais peur de jamais y arriver. Après tout, elle fait partie des contes et légendes et malgré ma foi en ces histoires, le doute plane toujours.
Quand mon monde s'est écroulé, lui si fragile à cause des années passées à faire semblant, je me suis réfugiée dans les mots. J'ai bien essayé de faire changer d'avis mes parents. Je me suis énervée comme ils n'avaient jamais vu. Mes pensées ont explosé, mais si je suis ici, ce qu'elles ont eu peu d'effet.

Les mots. Tout a commencé avec eux, avec Patoche. Un soir, j'ai décidé de relire l'histoire de mon grand-père sur la petite fille qui voyait des papillons. C'était un petit livre, ancien aux pages jaunies. Il trônait depuis mes trois ans dans ma bibliothèque, malgré mon refus de voir les papillons, je ne m'étais pas résigné à l'enlever. Il représentait mon amour pour mon grand-père.
Le conte revenait à la description de ma vie, à une seule différence, le personnage principal de la petite fille s'est enfui avant que cela ne sente le roussi pour elle. Elle a rejoint « Atpycalis », c'est d'après le texte, une ville pour ceux qui sont différents. Une ville où tout le monde est le bienvenu, où la différence fait la force. Le Paradis pour moi et bien d'autres. A la fin du livre, Patoche avait ajouté une dédicace :
« Les histoires sont réalités et vivantes, elles se créent au fur et à mesure que les jours coulent. Suis les indications petite fille. Ne t'arrête jamais de les imaginer. »

C'est ce que j'ai fait, j'ai relu le livre des dizaines de fois et construit une carte qui devait m'emmener devant la citadelle, que je vois aujourd'hui de mes propres yeux.

J'ai de nouveau accepté la présence des papillons. J'ai accepté leur aide, leur joie, leur peine. C'était différent qu'avant, j'ai grandi. Mais, au fond, ce sont eux qui m'ont sauvé. J'ai résisté jusqu'au dernier jour grâce à eux. J'ai repris confiance, j'ai suivi mon instinct, guidée, par eux. Et dans ce désert, j'ai compris que pendant toutes ces années d'ignorance, ils m'ont manqué.

La veille de mon voyage vers le centre, je me suis enfuie par la fenêtre et ma quête a commencé.



Entrée 12, Journal de bord

Je suis personne, juste une fille. Je vois des papillons. Je suis différente. J'ai une vision de ce monde étrange, personnelle et originale. Cela ne veut pas dire que je suis inférieur, que je dois entrer dans la norme. Au contraire, j'ai le pouvoir de créer des histoires et de les faire vivre au-delà du réel.

On a voulu me faire taire, mais je ne me suis pas tu. J'ai remonté la pente, je me suis relevée et j'ai combattu. Je suis partie, car il ne sert à rien de rester là où la peine est.

Je suis née en voyant des papillons et je mourrai de cette façon. C'est ma vie. Elle n'est pas facile, il y a des jours sans, mais aussi avec. Il suffit de me laisser du temps pour apprivoiser mon environnement et je ne vous décevrais pas. J'ai du potentiel et je compte l'utiliser. Le monde a besoin de savoir qu'il existe des enfants et adultes, comme moi et vous, qui savent regarder au-delà. Des personnes qui ne sont pas bien dans la norme, mais c'est ce qui fait leur force.

Notre peine et notre souffrance sont le témoignage d'un monde qui est aveugle et sourd, mais j'ai le sentiment que nous le changerons petit à petit. Même si cela prend des années ; nous y arriverons, car c'est pour cela que nous nous battons.

Vous qui ne savez plus où vous êtes, qui vous sentez fatigués de tout ce chaos.
Vous n'êtes pas seul. 




The end

Un conte d'une conteuse de rêve 

La petite fille qui voyait des papillonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant