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Camille était ce genre de personne à ne pas montrer ses sentiments, sa tristesse, sa peine. Alors, depuis la disparition de Suzanne, elle n'avait pas encore pleurer. Elle ne voulait pas pleurer. Il était minuit passé quand elle réussit enfin à lire le carnet de son amie décédée.
« Camcam,
Je ne sais pas par où commencer à propos de Camille. Cette fille, c'est un peu mon ange gardien, parce que depuis que j'ai l'âge de comprendre ce qu'est ma maladie, elle a veillé sur moi. Camille et moi, c'est une histoire difficile mais heureuse.
On s'est rencontré à l'hôpital, elle combattait une vulgaire pneumonie, on détectait ma maladie. On a été dans la même chambre aux urgences, et tout de suite on est devenues amies. C'est étrange de me dire que l'une de mes plus belles relations amicales est due à ce qui m'a probablement tuée. La maladie. Pendant deux semaines on a été ensemble et quand elle est partie, elle a supplié sa mère pour revenir me voir.
Camille est loyale, elle a le cœur sur la main et n'hésite pas à dire ou à faire ce qu'elle pense être la meilleure chose. Elle se bat toujours pour de nobles causes, donne de l'argent à des associations, part en mission humanitaire tous les quatre matins parce qu'elle veut aider et vivre des aventures extraordinaires. Je l'estime beaucoup, je la trouve courageuse et incroyable. J'aurais tellement aimé être comme elle, une femme forte, indépendante et d'exception.
Je ne sais pas trop quoi dire d'autre, parce que je perds mes mots face à Camille tellement elle est formidable. Je pense m'arrêter là et simplement te dire que je t'aime, du plus profond de mon cœur, et que je ne remercierais jamais assez mon corps d'avoir été malade car j'ai pu te rencontrer.
Je t'aime, reste forte et continue tout ce que tu fais, tu es une bonne personne Camcam. »
Et pour la première fois, une larme solitaire roula sur la jour de Camille, laissant la stupeur et la surprise la gagner. Elle pleurait.
