Chapitre 3

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Je compte les heures, allongé sur mon lit encore fait, je m'éternise sur la lame de mon couteau papillon. Il doit être deux heures du matin tout au plus, et le calme règne dans les couloirs de la brigade.

En temps normal, je supporte très mal le manque de sommeil, et force est de constater qu'en ce moment les heures de repos se font rare, en particulier celles ou le sommeil me gagne.

Si je n'arrive pas à dormir je vais avoir du mal a supporter la journée de demain.

Je fixe le plafond.

« Putain. »

Comme ci me foutre la pression allait m'aider.

Je me lève est fouille dans mon sac.
Je prend une boite, extirpe une gélule et l'avale.

C'est la seule solution que j'ai trouvé pour regagner un semblant de sommeil.
Lorsque mon corps n'est pas en action c'est mon esprit qui s'agite.

Comment faire pour s'endormir lorsque la seule chose a laquelle ont rêve se sont les têtes de nos camarades mort avant nous ? Avec l'insomnie, plus rien n'est réel. Tout devient lointain.


Tout est une copie,
d'une copie,
d'une copie.

Au matin on se réveille engourdi, les scénarios catastrophes sont devenus extravagant, la journée effacera leurs souvenirs.

Mais quelques fois la nuit annonce la couleur et elle révèle la seule vérité : le temps passe et les choses ne seront plus jamais ce qu'elles ont été.



Le soleil se lève timidement dehors lorsque l'on décide de tambouriner hargneusement a ma porte.

Je me lève, l'esprit encore faible, marqué par le pouvoir soporifique du Xanax. J'ai encore du mal a m'habituer a cette image effarante de moi, a ce coté qui échappe a mon contrôle. J'ai du mal a accepter qu'au fil du temps, la guerre a réussit a m'amoché. Que je ne parvient plus a rester avec moi même sans me saboter.

Je me glisse sous la douche, l'eau froide me réveillera l'esprit.

Vêtue d'un jogging gris et d'un t-shirt noir, je rejoins la brigade déjà réunis dans la salle a manger. Enfin, si on peut appeler ça ainsi. Elle n'en a l'image que par sa table a mangé et ses chaises en acier inoxydable.

Lorsque je rejoins le groupe attablé, sans une once d'étonnement, le silence se fait instantanément.

Lançant les hostilités, Soap raille :

« Que quelqu'un prévienne l'armée américaine, ils ont déployé un môme sans faire exprès. Comment ta fais dis moi ? » Il se penche en avant. « Ta utilisé la même fausse carte d'identité que celle que tu prenais pour te faufiler en boite ? »

L'audience s'habille d'un rictus, mais je suis encore un peu trop dans les vapes pour m'en soucier.

« Bien dormi, Akira ? »M'interroge Price.

« Comme un bébé ? » S'empresse de renchérir Soap, friand de l'effet qu'il provoque a l'assemblée. 

« T'es déjà accros Soap ? Je me trompe ou t'es du genre a bien aimé quand ça dépasse pas la majorité ? »

La table rigole, et je le vois sourire avec plus de rigueur.
Ce mec est friand de conflit.

Le silence regagne la salle pendant que nous mangeons mais l'atmosphère c'est légèrement détendu.

Je croise les yeux de Ghost qui me fixe lourdement. Les images de la veille me reviennent en tête mais cette fois je ne tente pas d'effleurer le conflit.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 25 ⏰

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