Chapitre 11

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Une semaine et demi désormais que le groupe voyage. Et la météo ne s'est toujours pas améliorée. Mais heureusement les Grandes Montagnes se rapprochent. Curieusement, au lieu de se réjouir, Ulrik commence à avoir l’air de plus en plus absent. Quand on lui parle, il met plusieurs secondes à répondre, et son regard semble fixer le vide. Il avait déjà l’air étrange sans cela, mais désormais il est plus taciturne que jamais et son esprit est moins ici qu'ailleurs. À tel point que Jill commence à s'inquiéter pour son instructeur, elle en vient à s'informer auprès de Gunnar-Torbjørn lorsqu'ils commencent à grimper les premières montagnes. 

- Nous nous approchons des ruines de Grieg. 

- Des ruines de quoi ? 

- De Grieg, c'était la capitale des gnomes, avant l'attaque des jötunar. Ce n'est qu'après que les survivants ont dû se réfugier dans des cavernes. Ulrik est étrange car les mauvais souvenirs remontent, les bons aussi. C'est dur pour lui.

Effectivement, trois jours après cette discussion, le petit groupe tombe sur les restes d'une maison. 

- Cette maison appartenait à un bóndi, un paysan, dit Ulrik d'un ton plat et désinvolte qui ne lui ressemble pas.

Plus ils avancent, plus les ruines se multiplient. Et au bout de cinq heures, ils arrivent dans ce qui devait être le centre de la ville. Là, une grande bâtisse délabrée trône au centre du site. 

Ulrik, dans un état second, descend du dos de Taaquik et s'approche de la grande demeure. Arrivé devant la porte principale, il tombe sur ses genoux.

Avant, Grieg devait être un véritable paradis. 

La ville est nichée au cœur de la chaîne de montagnes, derrière eux, la partie facile du voyage, du côté des trois royaumes, devant eux, la partie dangereuse et escarpée, du côté des Contrées Oubliées. 

Mais pour l'instant, tous laissent Ulrik se recueillir sur les derniers vestiges de ce qu'était autrefois la plus belle ville des gnomes.

***

Après une heure d'attente, le dernier des gnomes se relève sans un mot et retourne vers son renne. Le voyage reprend.

Il ne faut pas attendre longtemps avant que les parois des montagnes s'escarpent. Pour plus de sécurité, tous descendent de leurs montures pour les guider avec plus de facilités sur les sentiers de plus en plus étroits de la falaise qu'ils traversent. 

Seul point positif de la journée, il a cessé de neiger peu après leur départ de Grieg. Il peuvent avancer sans craindre une avalanche, du moins, s'ils ne font pas trop de bruit. Or l'écho résonne fort ici. C'est suite à d'innombrables frayeurs de chute, que le petit monde arrivé finalement sur une corniche assez grande pour faire tenir la grande tente, mais elle n'a pas la bonne forme pour les deux petites. 

Le temps de monter la tente, la lune a déjà entamée sa course dans le ciel. Mais Jill prend tout de même le temps d'attacher des bêtes à un roc non loin de là, pour éviter qu'elles ne tombent par mégarde dans un précipice

Aussitôt fait, elle ne se fait pas prier pour aller dormir d'un sommeil sans rêves.

***

Le lendemain, la journée se déroule en tout point semblable à la précédente. Fentes rocheuses, passages peu larges, falaise, ils ont même failli être emportés par une avalanche qui les a frôlés. La vitesse de marché diminue également à mesure qu'ils augmentent l'altitude de progression. Personne n'en voit le bout. Cette situation dure durant deux semaines supplémentaires, et tous commencent à montrer des signes de fatigue. 

Héritiers des Aurores - Partie 1 : Le Commencement Où les histoires vivent. Découvrez maintenant