[Partie I] XVII - Valentina

557 78 243
                                    


Je suis la voiture de Fabio depuis presque une heure maintenant en direction du nord-ouest. La ville est derrière nous depuis un bon moment. Je me demande bien où il peut aller. Fait étrange qui plus est, c'est qu'il soit parti tout seul. Habituellement, il ne se déplace jamais sans deux ou trois hommes de main. Bon, ok, maintenant, il en a trois de moins. Mais il lui en reste quand même encore quelques-uns. Alors pourquoi partir si loin de New York sans renfort ?

Le long de la route, les forêts se densifient. Il quitte la route principale et s'engage sur une route secondaire. Quelques minutes après, je le vois se garer le long de la route à proximité d'une autre voiture. Je reste éloignée le temps de le voir s'engouffrer entre les arbres. Je me gare ensuite un peu plus loin et reviens sur mes pas pour suivre le chemin pris par Fabio.

Après quelques minutes dans la forêt, guidé par les voix que j'entends, je finis par arriver devant une scène qui me donne envie de gerber. Pas de doute, l'humanité se portera mieux sans ce mec. J'ai fait quelques recherches sur Fabio, et outre ses penchants pour des filles ou garçons assez jeunes, je sais qu'il aime aussi avoir auprès de lui des jeunes femmes prêtes à subir toutes ses perversités.

Ces jeunes femmes sont malheureusement très souvent exclues de leurs familles suite à une rébellion ou des désaccords. Elles fuient la sécurité pour partir à la découverte du monde. Si certaines s'en sortent bien et trouvent enfin un chemin qui leur convient, beaucoup finissent par tomber dans la prostitution. Par obligation et non par choix. Ces jeunes femmes se retrouvent sous l'emprise d'un proxénète, les obligeant à accepter de subir tout ce que leur demandent leurs clients. Certaines finissent par se suicider. Je ne peux que les comprendre.

D'autres, malheureusement, finissent entre les mains de type comme Fabio. Et c'est ce qui arrive à la jeune femme qui se trouve ici. Il est venu ici chercher sa nouvelle recrue qu'il gardera chez lui. J'ai appris que la dernière avait disparu, par des hommes qui bossent pour lui. Certains ont la langue qui se délie quand ils boivent pas mal. C'est comme ça que j'ai découvert sa perversité. Le type qui a amené la fille est en train de compter son fric. D'un hochement de tête, il signifie que la transaction est faite. Il range le fric dans son blouson, roule une pelle à la fille avant de se tirer.

Lui aussi mériterait de crever ici, mais je ne suis pas là pour cette merde.

Il quitte le coin pour repartir en direction des voitures. Je reporte mon attention sur Fabio et la fille. Elle a les mains attachées dans le dos et semble effrayée. Elle ressemble à une biche prise dans les phares d'une voiture. Ou d'un camion, vu le gabarit de Fabio. Il commence à lui caresser le visage, puis ses mains descendent sur sa poitrine. La tendresse n'a pas l'air de faire partie de ses qualités. Je n'y connais peut-être rien en relation homme-femme, mais la tête de la fille me montre qu'elle n'apprécie pas ses attentions.

J'attrape mon flingue dans mon dos et fixe dessus mon silencieux. Fabio appuie sur les épaules de la fille pour qu'elle se mette à genoux. Il défait sa ceinture, ouvre son froc et le baisse rapidement. La vue sur son cul me lève le cœur. Il attrape les cheveux de la fille et l'oblige à le prendre en bouche. Mais avant qu'elle n'ait le temps de le faire, je lève mon bras, ajuste mon arme et tire précisément dans le pied de ce merdeux. Il crie de douleur, essaye de lever son membre blessé, mais se retrouve le cul au sol.

— Pas facile de prendre son pied, le froc aux chevilles, dis-je en m'avançant vers lui.

— Toi ? Espèce de sale pute ! Tu vas me le payer ! hurle-t-il.

Je lui décoche un coup de pied dans l'estomac afin de le calmer un peu. La fille se relève comme elle le peut et me regarde apeurée.

— Je ne te veux aucun mal, au contraire. Je vais te libérer. Approche.

La vengeance de Valentina [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant