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Alors que j'animais une nouvelle réunion sur les droits des femmes, les gardes débarquèrent à nouveau. Cette fois-ci, j'eu à peine le temps de prendre mes jambes à mon cou que je sentais un garde attraper mon bras bien trop fort, j'eu presque l'impression qu'il allait le casser. J'avais beau essayer de me débattre pour fuir, sa poigne était bien trop forte.

Je savais que j'allais passer un sale quart d'heure.

- Alors, on fait moins la maligne maintenant ?

- Je ne faisais rien de mal, j'essayais juste de..

Je sentais le premier coup partir au visage, très vite le deuxième suivit.

- Tu crois que c'est parce que tu fricotes avec les gens de la haute que ça te protège ?

J'avais l'impression d'être leur punching-ball vivant ; dès qu'un son désirait sortir de mes lèvres, un coup partait, j'avais finis par ne plus rien dire. Depuis près de deux ans, je parcourais les rues de Londres à user de ma voix pour le droit des femmes, voilà que c'était les hommes qui me réduisaient au silence de force. J'avais finis par perdre connaissance, au sol, dans la salle de réunion.

C'est dans une chambre qui m'étais inconnu que je me réveillais, portée par la douleur de mon corps. Je toussai presque aussitôt, la porte alors s'ouvrit sur un inconnu que je ne connaissais que trop bien pour être Samuel.

- Suzanne, comment vous sentez-vous ?

- Qu'est-ce que je fais ici ?

- Des femmes sont parties chercher de l'aide quand les soldats ont verrouillé la salle de réunion, j'étais de passage alors je suis partie voir ce qu'il se tramait. Ils ont aussitôt été congédiés, plus jamais ils ne porteront l'uniforme, soyez-en rassuré. Ce qu'ils vous ont fait était inacceptable.

Je ne savais pas quoi répondre, au lieu de ça, je me redressai, prête à me lever.

- Il vous faut du repos,

Il avait raison, la tête me tournait.

- Quelle heure est-il ? demandais-je timidement.

- Il est quatorze heure passé,

- Depuis combien de temps je suis là ?

- Hier soir, il était 19h quand on vous a mise au lit.

J'avais donc rater le dîner chez les Bridgerton et voilà que je ratais ma journée de travail ; Anthony allait me tuer, du moins, il allait terminer ce qu'avait essayé de faire les soldats. Samuel s'approchait, j'avais l'impression qu'il me dévisageait, il fallait que je vois à quoi je ressemblais.

- Selon le médecin, vous avez plusieurs côtés cassés, il a explicitement prescrit du repos, vous pouvez vous reprendre des forces ici le temps qu'il faudra.

- Samuel, ce n'est pas parce nous nous sommes embrassés une fois que vous devez me prendre pour l'une de vos petites protégée. Je partirai dès demain matin.

- Vu ce que tout le monde disait de vous dans la salle de réunion, vous êtes tout sauf petite, Suzanne.

- Et qu'ont-il dit exactement ?

- Soyez rassurée, votre secret est bien gardé, personne de la Haute Société ne sera au courant de vos réunions rebellions.

- Je me bats pour mes droits,

- Cela a-t-il marché jusque là ?

Je ne répondais pas, touchée.

- Trouvez un moyen plus pacifique de faire changer les choses, je suis persuadée que vous avez de la ressource là dedans, il désigna sa propre tête de son index. Mais évitez de vous mettre en danger, d'accord ?

Je hochais simplement la tête,

- Je vous laisse vous reposer, une domestique viendra vous ramener le déjeuner. La salle de bain se trouve en face, vous avez des affaires dans l'armoire si vous désirez vous changer.

Un nouvel hochement de tête et il s'en alla ; la fatigue se faisait ressentir, je ne perdais pas une seule seconde avant de me rendormir. Je ne me réveillais qu'à la nuit tombée, soudainement en pleine forme. Alors que j'essayais de marcher jusqu'à la salle de bain, je manquais de tomber, tout mon corps me faisait atrocement mal. C'est difficilement que j'arrivais jusqu'au point voulu. Par chance, les employés avaient laissé l'eau du bain, je commençais à me déshabiller doucement, prête à rentrer dans l'eau froide.

* * *

Avais-je fais une erreur en donnant cet argent à Suzanne ? Certainement, maintenant, la belle s'était tirée avec sans donner de nouvelles, ni à Anthony, ni à quiconque. Personne ne savait où elle se trouvait ni ce qu'elle faisait. Involontairement, je l'avais poussé à quitter la ville ; elle avait sauté sur l'occasion. Pourquoi diable avais-je pensé que cette petite avait de l'intérêt pour Anthony ? Tout ce qui l'intéressait, c'était l'argent. Et maintenant qu'elle en avait, elle avait prit ses jambes à son cou.

Je tournais en rond dans mon appartement lorsque Lady Violet entra ; sans se faire prier.

- Elle est introuvable, Anthony est partie à leur appartement, elle a laissé toutes ses affaires.

Elle avait de quoi s'en racheter avec les 5 000£.

- S'est-elle déjà absentée ?

- Jamais pour le travail, elle est plus ponctuel qu'une horloge.

Lady Edwina arrivait, toute sourire.

- Elle est partie, voilà tout. Ou alors, elle s'est rendue chez un autre homme puisqu'elle se paye la tête d'Anthony, maintenant, il ne pourra plus se voiler la face.

- Il n'avait certainement pas besoin de ça, pas après Kate, dit Lady Violet, anxieuse. Je savais que cette fille n'allait nous ramener que des ennuies, je l'ai senti dès le jour où elle a franchi la porte.

- Ne nous emballons pas, elle va sûrement revenir dans les jours prochains. Il est encore trop tôt pour poser un diagnostic.

- Et si elle ne revient pas, Anthony en sera détruit. Il.. Il lui a avoué qu'il l'aimait et elle, elle disparaît.

- Que voulez-vous dire par il lui a avoué qu'elle l'aimait ? demandais-je aussitôt.

- On a surpris une de leur conversation, Anthony hurlait qu'il ne pouvait pas se passer d'elle, que sa présence soulageait son coeur. 

- Oh mon Dieu qu'ais-je fais, murmurais-je dans ma barbe.

Je m'étais mis les pieds dans une histoire qui ne me regardait pas et voilà que j'avais le bonheur d'un homme que je considérais comme un fils. Par ma faute, il ne goûterait pas à l'amour.

- Qu'avez-vous fais, Lady Danbury ?

Je regardais les deux femmes, presque honteuse.

- J'ai proposé à Suzanne une somme d'argent, en échange, elle devait aider Anthony à ne pas replonger, je crains avoir participé à la perte d'Anthony..

- Suzanne à accepté cet argent ? demanda Lady Violet.

Je hochais la tête.

- Alors il faut le dire à Anthony, il cherche après elle dans toute la ville, il perds son temps pour une profiteuse !

- Anthony ne devra jamais le savoir, cela le brisera, dit Lady Violet.

- Violet à raison, cela ne fera que le pousser dans sa tombe. Cela doit à tout prix rester entre nous.

Bridgerton - Suzanne & AnthonyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant