Vous voyez cette fille toujours dans la Lune et le nez en l'air? Vous savez, celle qui ne semble jamais vraiment là, celle dont on pourrait facilement oublier la présence... eh bien c'est moi. Pourquoi je déconnecte mon esprit du monde autour de moi...
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(Merci à ma talentueuse belle-soeur pour cette beauté ♡.♡)
Et le résumé :
Anselme est un petit garçon ordinaire. Orphelin depuis son plus jeune âge, il partage son quotidien avec ses frères et soeurs d'infortune, attendant comme tous les autres de rejoindre une famille. Mais chaque soir, alors que sa chambrée dort à poings fermés, Anselme se glisse par la fenêtre et s'évade. Intrépide et rêveur, il court vers le lac voisin et se cache dans les joncs. Le bal des animaux nocturnes est un spectacle qu'il ne raterait pour rien au monde. Les cerfs, altiers et fiers, viennent s'abreuver une dernière fois avant d'aller dormir. Les chouettes, imposantes et majestueuses, déploient leurs ailes et emplissent la nuit de hululements gracieux. Les poissons, multicolores et frétillants, se tortillent entre les algues à la recherche d'un délicieux souper. Jusque là, rien à signaler. Le cadre, magique et bruissant de vie, est identique à celui de la veille.
Attendez, vous avez dit identique?
Non. Car un détail diffère ce soir là, au centre du lac. Troublant le calme enchanteur du lieu, une canne à pêche fait onduler la surface paisible de l'eau.
Mais où se trouve le pêcheur ?
Déterminé à obtenir une réponse, Anselme sort de sa cachette et se dirige vers l'hameçon.
Il ne le sait pas encore, mais son existence ne tient plus qu'à un fil.
Un fil de pêche.
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La lune brillait au-dessus du lac. Son reflet ondulait paisiblement, illuminant de sa clarté la surface translucide. Au-dessous, on pouvait apercevoir quelques poissons téméraires filer entre les algues, se hâtant de rejoindre leur cachette dans les profondeurs. C'était un spectacle étonnant, la vie nocturne. Anselme ne l'aurait raté pour rien au monde. Tous les soirs, après avoir brossé ses dents et souhaité bonne nuit à Madeline, la surveillante de « l'étage des grands », le petit garçon enfilait ses chaussures et s'échappait par la fenêtre de sa chambre. Glissant le long de la gouttière, il se carapatait ensuite dans les buissons bordant le jardin de l'orphelinat. Derrière ces haies, il y avait un grillage. La directrice ne le savait pas, mais la pluie, courante dans la région, avait ramolli le sol terreux et fini par en déloger un coin. C'est par ici qu'Anselme s'évadait chaque jour à la nuit tombée. Vêtu seulement d'un pyjama bleu rayé et de ses bottillons marrons, il courait dans la fraîcheur du soir, fonçant comme à son habitude jusqu'à atteindre le lac voisin. Là, il arrêtait sa course, essoufflé, et s'approchait de la surface miroitante. Anselme adorait les nuits de pleine lune. Ces soirées-là, tous les animaux diurnes profitaient de la douce lumière pour vaquer à leurs dernières occupations, accompagnés par les premiers hululements des rapaces nocturnes. Cerfs, lièvres, poissons, chouettes, ils étaient tous là, faisant bruisser le lac de toutes parts. Cachés entre les joncs, Anselme n'en ratait pas une miette. Jusqu'à ce qu'un détail vienne capter son attention.
