Détruis-moi (en cours)

03. Six mois

Anastassia

23h08

Je baissais les yeux vers la main qui me retenait prisonnière et tombais sur la bouche grande ouverte du dragon, prête à me dévorer la gorge.

Quelle ironie...

-Kazmarov, crachais-je folle de rage et un rire moqueur se fit entendre.

-Mon nom sonne divinement bien dans ta bouche, Anastassia, me répondit-il et mon sang ne fit qu'un tour.

Je n'avais pas le droit de le tuer ce soir, mais j'allais lui faire connaître la mort la plus atroce si je ressortais vivante de cet échange.

Alors que la lame de son couteau semblait prête à en finir, j'appuyais un peu plus la pointe de mon arme contre son crâne. Ce connard allait payer cher pour ce qu'il venait de faire. Je m'en faisais la promesse.

-Je t'assure que si tu ne me lâches pas dans les... commençais-je mais sa deuxième main étouffa la fin de ma phrase.

-Une bouche très insolente, remarqua-t-il et je me retenais de lui mordre la main jusqu'à ce qu'il ne puisse plus s'en servir.

Mon cœur semblait prêt à me lâcher tant ma colère vibrait dans mes veines. J'avais envie de lui tirer une balle tout droit dans le cerveau pour qu'il arrête avec son ton arrogant mais je savais très bien qu'il ne me laisserait pas le temps de le faire.

Les pièces du puzzle s'assemblaient une à une dans ma tête et je comprenais enfin. Viktor savait depuis le début que j'étais un membre de l'Imperyia et il avait prit un malin plaisir à jouer le jeu de l'ignorance toute la soirée. Je revoyais ses yeux pétillants et son sourire plein de malice lors de la vente aux enchères.

Cet enfoiré jubilait d'avoir une longueur d'avance sur moi.

Et moi je le détestais par-dessus tout pour ça.

Pire encore. Je rêvais de lui infliger d'horribles tortures pour voir son putain de sourire disparaître complètement.

-Dis-moi Petrov, qu'est-ce que ça fait de perdre à son propre jeu ? Me demanda-t-il dans un murmure et je devinais un grand sourire s'afficher sur son visage.

-Je vais te tue...

-Je vois qu'ils ont enfin fait connaissance, gronda une voix depuis la porte entrouverte et je relevais les yeux, sous le choc.

Dmitrov apparût dans la seconde aux côtés d'un autre homme, tout aussi autoritaire que lui. Je le remarquais dans leur prestance, leur démarche ainsi que leur regard.

Mes yeux croisèrent celui de mon patron et je le vis m'accorder un petit sourire.

Pardon ?

-Lâche-la, Viktor, ordonna l'homme qui se trouvait aux côtés de Dmitrov et je restais sans voix.

-Baisse ton arme, Ana, exigea alors mon patron, suivant les mots de son semblable.

Je sentis la lame sous mon cou se dégager et je m'éloignais rapidement de Viktor en pointant mon arme sur lui.

Je me retrouvais désormais face à cette enflure et nous nous affrontions du regard, prêts à descendre celui qui oserait faire le premier pas.

Nos mains se trouvaient à quelques centimètres l'une de l'autre, toutes deux munies d'un revolver, et je tremblais presque de rage tant je rêvais d'en finir.

-Bien, je pense que l'on vous doit quelques explications, commença l'homme encore anonyme.

Mes iris combattaient silencieusement celles de Viktor dans un duel sans merci, et je commençais à avoir mal à la mâchoire tant elle était contractée.