Chapitre 32 - Joyeux Noël

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Retirant ses escarpins étriqués, qui lui conférèrent l'impression de marcher sur du verre depuis le début de la soirée, Gaby soupira de soulagement et se laissa tomber sur son lit.

Elle devrait enlever cette robe rouge, beaucoup trop serrée, qui l'étouffait et bloquait ses mouvements. Retirer le maquillage qui couvrait sa peau et libérer ses cheveux de cette coiffure beaucoup trop complexe, qui lui tiraillait le crâne. Mais elle n'en possédait pas le courage.

Plus jamais, se promit-elle. Plus jamais elle n'irait à l'une de ces soirée mondaine, beaucoup trop guindée et ennuyeuse à ses yeux. Pourtant, elle savait qu'elle n'aurait pas d'autres choix. Rien que pour faire plaisir à ses parents, elle se sentait obligée d'y aller, apprêtée au mieux.

Dans une énième soupir de dépit, elle recouvrit ses yeux de ses bras, et profita du silence de sa chambre. Loin de la musique et des bavardages des invités.

Elle sourit en sentant le matelas bouger à ses côtés.

- Alors, cette soirée ?

- Demande à Alex... Je suis sûre qu'il sera heureux de te faire un résumé de toutes les jeunes filles qu'il a dû inviter à danser, sous le regard insistant de maman...

Le rire de Sanzu envahit la pièce, il imaginait parfaitement l'expression du jeune homme.

- Pourquoi t'es pas venu ?

- J'ai pas ma place à ce genre de soirée.

- Pourtant, maman t'a proposé de venir.

Pour seule réponse, il haussa les épaules, même si son amie ne pouvait pas le voir, un bras toujours devant les yeux.

Il était vrai que depuis une semaine qu'il vivait à temps plein à l'ambassade, les parents de ses amis s'étaient montrés plus qu'adorable avec lui. Même s'il ne voyait leur père qu'en fin de journée, durant le dîner, celui-ci lui avait demandé à plusieurs reprises s'il se sentait bien ici et s'il avait besoin de quelque chose. Et surtout, il lui avait rappelé de faire comme chez lui, après lui avoir donné un double des clés du garage pour qu'il puisse ranger sa moto en compagnie de celles des jumeaux.

Leur mère se montrait également très attentionnée. Même si elle avait toujours été très gentille avec lui, à présent, Sanzu avait l'impression qu'elle se comportait avec lui comme avec son propre fils. Seule différence, elle ne l'avait pas forcé à assister à cette réception de Noël et lui avait seulement proposé de les accompagner s'il le souhaitait. Offre qu'il avait refusée instantanément. Même si Marianne avait semblé légèrement déçue, elle n'avait pas insisté. À la plus grande joie de Sanzu, la ressemblance avec sa fille était tellement frappante qu'il n'était pas sûr de pouvoir lui résister longtemps.

À sa plus grande surprise, et malgré sa réticence, les parents de son amie avaient décidé de lui donner autant d'argent de poche que les jumeaux. Prétextant que cela les rassurait de savoir que s'il avait besoin de quelque chose, il n'avait pas à être embarrassé de leur demander et pouvait aller se l'acheter directement. Mais Sanzu était bien plus gêné par cette somme d'argent... Voilà qu'il se retrouvait du jour au lendemain avec trente mille yens... Il se trouvait certain de ne jamais avoir possédé autant d'argent.

Gaby lui avait expliqué qu'elle et son frère ne dépensaient jamais tout. En général, ils gardaient la moitié et mettaient le reste de côté. Ainsi, en cas de problème, ils pouvaient y piocher. Et surtout, ils étaient certains de pouvoir toujours faire le plein de leurs motos.

À cette remarque, Sanzu avait ri. Il lui était arrivé quelques fois de manquer d'argent pour son essence, et avait dû solliciter sa capitaine, qui le dépannait toujours, sans rien réclamer en retour.

Voler en éclats - Fanfiction Tokyo revengersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant