Chapitre 37 - Tenjiku

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Emmitouflée dans sa veste pour parer au froid de février, Gaby traversa l'allée de l'ambassade à grandes enjambées. Sans se soucier des regards curieux des employés, elle entra dans la bâtisse, et s'empressa de monter à l'étage.

Mais au milieu des escaliers, elle croisa sa mère, qui fronça les sourcils en la voyant.

- Gabrielle chérie, qu'est-ce que tu fais là ? Il est tôt.

La jeune fille grimaça. Elle aurait préféré ne pas croiser ses parents et devoir leur donner une explication. Elle se mordit la lèvre inférieure et réfléchit rapidement. Mais de toute façon, sa mère finirait bien par remarquer que quelque chose n'allait pas. Elle connaissait ses enfants par cœur, et cela faisait trois mois qu'elle considérait Sanzu comme son propre fils. Alors si quelque chose n'allait pas avec lui, elle le verrait rapidement.

- Tu as vu Haru ?

Surprise, elle secoua la tête.

- Pas depuis ce matin. Il n'est pas allé en cours avec vous ?

Gaby se balançant d'un pied sur l'autre et baissa la tête. Un sentiment de culpabilité envahit son cœur. Si elle avait fait plus attention, si elle avait porté plus de considération à son meilleur ami, peut-être que rien de tout cela ne serait arrivé... ?

- Si... Je... je t'expliquerai après... marmonna-t-elle.

Sans attendre de réponse de sa mère, elle gravit les escaliers restant pour rejoindre l'étage où se trouvaient leurs chambres. Arrivée sur le palier, elle se dirigea vers la pièce d'Haruchiyo sans hésiter.

Quand elle poussa le battant de bois, ce fut une véritable scène d'apocalypse qui s'offrit à elle. À l'exception du lit, tous les meubles de la pièce étaient retournés. Pendant un instant, Gaby se demanda comment sa mère avait pu ne pas se rendre compte de la présence de son ami avec tout le bruit qu'il devait faire. Elle ne discerna même plus le parquet, couvert de vêtements, cahiers et autres objets jetés plus ou moins violemment au sol.

Dans un coin de la pièce, elle remarqua l'adolescent en train de fouiller frénétiquement à l'intérieur de son étagère, balançant tout objet qui lui tombait sous la main et n'était pas ce qu'il cherchait.

- Haru ?

Elle ne reçut aucune réponse. Il ne semblait pas l'avoir entendu.

Lentement, elle s'approcha, esquivant de son mieux les objets recouvrant le parquet, et l'enlaça. Elle sentit son ami se tendre entre ses bras, et tenter de la repousser, mais ce geste ne fit qu'accentuer sa prise.

- Lâche-moi, Gabrielle, gronda-t-il.

Surprise qu'il l'appelle ainsi, du plus loin qu'elle se souvenait, elle ne l'avait jamais entendu prononcer son prénom en entier, et surtout sur un ton si peu avenant, elle relâcha légèrement son étreinte.

Sanzu en profita pour s'en défaire, et la repoussa.

- Haru... murmura-t-elle.

- Non ! Ne m'approche pas ! Je suis un monstre ! Je mérite pas...

Sans le laisser finir, et malgré qu'il tentait de la repousser de nouveau, Gaby le prit dans ses bras et le serra de toute ses forces.

- Non... souffla-t-elle en blottissant son nez contre l'épaule de son ami. Tu n'es pas un monstre...

- J'ai défoncé trois connards et j'ai été exclu du collège jusqu'à la fin de la semaine... soupira-t-il. Tes parents...

- ... comprendront, coupa-t-elle. Comme tu l'as dit, c'étaient des connards qui t'ont insulté. Ils le méritaient.

Voler en éclats - Fanfiction Tokyo revengersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant