Chapitre 4

17 2 0
                                    

- Je n'ai pas menti, nous ne pouvons pas protéger constamment un si large territoire à nous seuls. Ils doivent apprendre à se défendre pour survivre. expliquait Zhongli.

Xiao comprenait cette approche, c'était leur rendre service.

- Je pense que nous pouvons nous changer et nous reposer jusqu'à ce soir. Sourit son maître.

Tenté par l'idée, le disciple suivait son ami à l'extérieur de la ville. Ils remontèrent la rivière qui s'écoulait non loin de là pour s'y laver et sécher leur vêtements enfin propres.

Xiao remontait la pente douce où était allongé son ami qui observer les nuages dans le ciel. Même ainsi, Zhongli ne perdait pas son air noble. À moitié caché du soleil par les feuillage du grand arbre qui l'abritait, il semblait perdu dans ses pensées.

- Tout va bien ?

Xiao ne l'avait connu que peu soucieux.

- Ma vie me semble parfois trop longue. J'aimerai passer le flambeau et m'éteindre pour retrouver toutes les âmes qui ont déjà quitté ce monde.

Xiao était horrifié, il ne voulait pas l'entendre parler de sa mort.

- Vous m'êtes précieux. S'empressait-il de dire. Je veux vous savoir en vie et bien portant.

Amusé, Zhongli se redressait pour s'asseoir et plonger son regard dans celui de son partenaire.

- J'ai trouvé en toi des souvenirs qui s'effaçaient. Pour cela, je te remercie d'avoir croisé mon chemin.

- C'est moi qui vous suis reconnaissant. Sans vous, je serai mort depuis longtemps et cette ville serait toujours une décharge.

- Nous n'avons pas encore fini notre travail.

- C'est vrai. Reposez-vous, je vais monter la garde.

- Ne t'inquiète pas, aucun mal ne nous sera fait ici.

Le regard doré de Zhongli se posait sur un lys verni qui avait fleuri seul au milieu de l'herbe verte.

Intrigué, Xiao aurait aimé poser quelques questions. Il s'était abstenu pour s'asseoir à son tour.

- J'ai perdu la personne la plus importante pour moi. Reprit Zhongli. Je ne m'imaginais pas vivre sans elle.

Surpris, le disciple le laissait se confier pour la première fois.

- De nombreuses fois, j'ai voulu abandonner mon titre et laisser mon peuple se débrouiller. Chaque fois, je me rappelle que ce n'est pas ce qu'elle aurait voulu.

Il forçait son ami à croiser son regard si particulier.

- Lorsque je t'ai rencontré, je l'ai vu en toi.

Il suivait un nuage solitaire des yeux, perdu dans le ciel.

- Je sais maintenant qu'elle veille sur ces terres autant qu'autrefois. Je ne peux pas abandonner.

- Vous êtes incroyable. Bien d'autres auraient déjà tout laissé tombé à votre place.

- Je n'ai rien de particulier. En revanche, je refuse de me battre seul de nouveau.

Xiao saisissait sa chance sans hésiter.

- Alors prenez-moi avec vous. Lorsque nous aurons reconstruit cette ville et que les habitants seront assez forts pour se débrouiller seuls, laissez-moi vous accompagner.

Zhongli lui accordait un léger sourire.

- Je ne peux pas te prendre ta vie.

- Je vous l'offre.

LiyueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant