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- Sans soutiens, mode "NoBrat", sa poitrine me parlait ! Expliqua Rany.

La risette qui suivit chez ces jeunes hommes était digne du show de Jamel Debbouze, le Marrakech. Celui-ci baissa la tête en la secouant négativement, puis rigola inconsidérément en reprenant sa narration.

- Non-messieurs, non ! Détrompez-vous, ce n'est ce que vous croyez, je parle bien de son cœur, son cœur me parlait, elle avait la respiration saccadée, elle avait l'air de m'en vouloir... Continua-t-il, contorsion comme appuie.

Ces messieurs en question écoutaient son récit, rictus amusé aux lippes. Comme un movie fait singulièrement pour hommes, ils se faisaient un plaisir d'enregistrer son anecdote. Rany poursuivit.

- Ses yeux me lançaient des éclairs, des flammes même !

À ces mots, ils se lancèrent des coups de coudes suivis de rires étouffés qui pourraient se sentir depuis le Mont-Everest. Il comprit instinctivement l'allusion de ses amis, d'ailleurs, il se rectifia rapidement.

- Non, non-messieurs, pas de cet angle-là, elle était en colère, je veux dire ! Elle semblait avoir beaucoup à me dire, j'avais du mal à soutenir son regard, elle bouillonnait, je savais même plus quoi faire!

Ils partirent tous à une énième rigolade de leurs collectives pensées perverses. Tous réunis à la Cave à Cigare, Prestige en main, ils s'offraient une virée de boissons locales. Les discrets et modestes haut-parleurs de plafonds du coin de rencontre laissaient défiler les parfaites notes des trompettistes Haïtiens, qui jonglaient l'interprétation du cover Jazz-troubadour de Naïka "Papa Gede". Nous étions dix-sept heures et une trentaine de minutes, le vent que soufflaient les feuillages des manguiers du bar en plein air, faisaient monter l'odeur à l'alcool ou à cigare que consommaient les fidèles clients. Certains dandinaient, d'autres flirtaient, quelques-un "Plogaient", des gloussements des deux langues officielles du pays s'immisçaient à l'ambiance nocturne, des rires, des "je t'invite à danser" s'enrôlait au menu du chic restaurant. Et malgré cette atmosphère digne d'un "Dous lakoule" Haïtien, Rany avait la dopamine au creux du lac Natron. Cette fille qui tabassait son cœur dans tous les sens l'avait rendu la pareille, ils avaient rompu ! Une heure se laissa fièrement glousser autour des lazzis purement masculins des jeunes hommes, la bière blonde haïtienne de type lager, avait été pionner du classement de leur virage gustatif, ils avaient fini par laisser les pulse du groupe féminin Siromiel enjailler leurs systèmes auditifs. Après avoir épuisé une troisième soixantaines minutes de l'horloge, ses amis finirent par prendre la décision de mettre le cap vers la petite soirée de salon qu'offraient les grand-parents de Yaann, celui-ci déclina l'offre en optant de rester un peu plus longtemps. Et ce fut à cet instant précis, que les jambes fuselées de la protagoniste de sa story franchirent la porte de sortie de l'intérieur de la brasserie accompagné de sa sœur, son regard était rivé partout sauf sur lui, elle émit même un petit sourire qui était loin de paraitre ravie face aux murmures de sa sœur qui aujourd'hui fêtait ses vingt-deux ans. Il connaissait ce sourire, comment ne pas le reconnaitre. Les impulsions électriques que ressentait Rany se détectaient même sous sa chemise qui embrassait l'air frais de la nuit, ses yeux étaient cramponnés aux enjambements de celle-ci, il ignorait si son cœur accélérait ou ralentissait tant il se sentait en lévitation. Elle marqua sa disparition totale de la Cave à Cigare en laissant Rany fendu comme un séisme, c'était bien plus douloureux la seconde fois de la voir éloigner ses pas de lui. Olivier, Stephen, Erick, et Yaann suivirent la scène à l'œilleton. Amuser, Olivier émit un commentaire qui les laissa tous au bord d'une crise de rire.

- Cette fois, essaie de voir si ça ne serait pas toi qu'elle confondrait pour l'autre !

- Allez messieurs, ne faites pas les goujats !! Glosa-t-il d'un air plus sérieux, s'efforçant de sourire.

Les jeunes hommes se marrèrent à bout de souffle une dernière fois en le checkant. Il leur fit le peace du goodbye ayant les pensées en plein fumage. Les messieurs déguerpirent, alors que ses eyes semblaient défiler l'ultime scène comme une parodie de leur amour, Rany avait du mal à accepter son nouveau statut. Celui-ci avait un regard qui laissait deviner sa brumaille. Rany n'était pas de ceux qui se rendaient compte qu'elle était irremplaçable que quand elle était partie, Rany savait que Sohane était cette nicotine dont l'assuétude était sans retour arrière. Leur amour était loin de cette expression d'origine Anglaise,"on and off again ", non!! Leur amour était plutôt un "one and only" qu'il avait pourtant foutue en l'air. À ces mots, il soupira un remords. Il griffonna ces quelques lettres sur le napkins laisser trainer autour du bar. "Sohane" .... "Je t'ai touché dans le cœur".... Après les avoir calligraphiées, il scruta indifféremment le beau panorama qui s'offrait à lui, puis d'un geste rempli de lassitude, froissa le bout de serviette en papier, en le laissant vaguer sur la surface du bar. Il abandonna un pourboire pour le barman en laissant flotter son parfum qui laissait sentir un sentiment de Sundreesoro. Et c'est là que s'infiltra l'ancre de Lyly en se faufilant sous les lettres de ce petit bout de napkins, les lettres lover de Rany pour Sohane. C'est là que Lyly était passé de leur rupture à leur tout début... à son passage d'une bouteille de Prestige, à leur rencontre au gout d'un cocktail à la Chadek...

          

Il est important d'appreciez les musique :) sinon ne lisez pas le livre, 😂😂mais non je m'amuse😋😋 ! mais ne lisez pas haha, mais nah je rigole😂😂😂 ! Vous êtes averties !😋😂🌺Bonne lecture et merci à vous💞(✿◡‿◡)

Chadek🍊Où les histoires vivent. Découvrez maintenant