Épilogue

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ÉPILOGUE

Esmée

7 ans plus tard

Je revois mes années de lycée en rentrant dans la supérette, ces taches marquant le sol, et cette odeur de moisissure. Je n'arrive pas à croire qu'un seul lieu puisse raviver autant de souvenirs. J'ai presque l'impression que ma souffrance habite ces murs.

À mesure que mes pas progressent dans le petit commerce, je ressens cette douleur dans la poitrine, celle dont, je sais, que l'existence ne disparaîtra jamais. Je revois mes larmes et mes troubles, tout ces sentiments que je pensais morts et enterrés ressurgissent.

J'observe les rayons correctement rangés, en silence. Les images refont surface dans ma tête, Thomas, Grayson, Solène, tous ces petits noms qui signifiaient tellement.

Je regarde Aria courir jusqu'aux bonbons en souriant. Mon soleil ne lève même pas la tête pour me regarder et fonce dans son rayon préféré, un jour les sucreries lui monteront à la tête et ses jolies joues ne cesseront de rougir.

Le vendeur me salue d'un signe de tête, que je lui rends avant de marcher pour rejoindre ma fille.

- Papa ! J'entends s'exclamer Aria.

Oh non, je vais encore passer un moment embarrassant. Ce n'est pas la première fois qu'Aria appelle un inconnu "Papa" et je peux vous assurer que ce sont chaque fois des mauvais moments.

- Non, Aria, ne... je m'approche d'elle pour qu'elle arrête, quand mon souffle se coupe.

Mon cœur fait un bond dans ma poitrine alors que je comprends ce qui vient de se passer. Aria ne s'est pas trompée, au contraire, elle a fait la même erreur que moi quelques années auparavant. Elle vient juste de rencontrer son oncle.

Thomas est dressé devant moi, il n'a pas changé. A la seule différence, que son visage est durcis par la souffrance. Aujourd'hui, j'ignore quels sont ses maux mais je ne peux m'empêcher de ressentir de l'empathie envers lui.

- Esmée ?

Je frissonne, entendre Thomas dire mon nom ravive plus de choses que ce que j'aurais pensé.

- Thomas.

- Je, euh, comment tu vas ?

Comment je vais ? C'est la seule question qu'il me pose après toutes ces années ?

- Bien, très bien enfaîte.

- D'accord, pareillement.

Je m'apprête à faire demi tour quand je remarque qu'Aria reste figée, observant Thomas. Je tente de lui prendre la main mais elle me repousse. J'observe les larmes monter aux yeux de ma fille et sa petite mâchoire trembler.

- Papa devait préparer mon gâteau pour mon anniversaire, pourquoi il est là ?

Oh non, Aria pense que Grayson manque à sa promesse de lui faire un gâteau. Thomas est là depuis quelques minutes et il met déjà ma famille sans dessus dessous. Aria va beaucoup en vouloir à son père.

- Ce n'est pas Papa, Ari. Papa est à la maison, il fait ton gâteau, exactement comme tu le lui as demandé.

Je vois une larme couler sur la joue d'Aria, mais j'arrive à sentir qu'elle doute, elle ne sait pas si je mens pour couvrir Grayson.

- Bon , Allons- y, chérie.

- Non, maman, tu oublies les biberons pour Jeremy.

Je vois Thomas se figer, il est vrai que je vais donner, dans quelques mois, naissance à mon fils. Avec Gray, Nous avons convenu que nous l'appelerons Jeremy, comme le défunt frère de Grayson, tué par Thomas.

- Jeremy ? Questionne-t‐il, c'est un joli nom.

- Je sais. Il est cher à notre famille.

Je vois le regard de mon ex descendre jusqu'à mon ventre rebondit. Ses yeux s'assombrissent et une souffrance émerge sur ses traits. Oui, Thomas, j'ai continué ma vie, et me voilà enceinte de mon deuxième enfant.

Alors que ma fille et moi, nous rapprochons dangereusement de la sortie, Thomas revient à notre suite.

- Esmée, je t'aimais.

- Pardon ?

- Je t'aimais vraiment, et crois que je t'aime encore. Si tu me redonnais une chance, je t'assure que je...

- Thomas, ça n'arrivera pas.

- Pouquoi ? Se lamente-t-il.

- Enfin, Thomas, ça fait des années, maintenant. J'aime ton frère et il m'aime aussi. Pour la première fois depuis que tu m'as quitté, il y a 10 ans, je suis heureuse. Ton frère me rends heureuse, ma famille me rends heureuse. Putain, je vais bien, Thomas.

Il marque un temps d'arrêt en entendant des mots, qui lui sont probablement douloureux.

- D'accord, bonne continuation.

- À toi aussi.

Je le regarde s'éloigner en silence. Je ne suis pas triste, je ne lui ai pas menti.

Grayson est véritablement le centre de mon univers. Le soleil éclairant mes planètes et remplissant mes jours et mes nuits. Il m'a offert tout ce que j'ai toujours souhaité. Je suis heureuse.

Je l'ai pensé dès que je l'ai rencontré, je le pensais déjà, il y a 7 ans et je le pense encore plus aujourd'hui. Personne ne me rendra jamais heureuse comme lui.

Like him (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant