CHAPITRE 5

7.7K 574 83
                                    

Corey

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Corey

— Ferme les yeux, ma puce.

    Spencer obéit sans piper mot, tournant la tête vers la gauche. Au milieu de la foule dense, sur l'une des nombreuses rues fréquentées de Boston, je traîne ma fille jusqu'à un groupe de touristes qui ne me prêtent pas attention.

    Prenant le soin de ne pas me faire remarquer par les caméras de surveillance qui polluent les coins des rues et les devantures des magasins, je plonge une main discrète dans le sac à main ouvert. Quelques secondes plus tard, le porte-monnaie est sous mon t-shirt et je suis déjà bien loin de ma victime.

— Qu'est-ce que tu veux manger ?, demandé-je à ma fille, dans une rue adjacente, le porte-feuille vidé de son contenu puis discrètement jeté dans une poubelle.

    Spencer a toujours la même expression quand elle réfléchit. Elle tapote son menton comme une cheffe d'entreprise et regarde le ciel.

— Un Donut !

— Salé, Spen', pas sucré.

— Mais sucré quand même un peu ?

     Sa moue me fait glousser.

— Ok, va pour un dessert.

    Avec ce que je viens de piquer, on devrait en avoir assez pour une journée d'alimentation. Ensuite, je volerai à nouveau. Du liquide, jamais des cartes bleues pourtant sûrement bien plus garnie.

    Dire que je m'y suis habituée serait mentir. Je ressens toujours cette peine pour celui ou celle sur qui j'ai jeté mon dévolu avant de passer à l'action et je me demande toujours s'ils sont riches. Je l'espère. Parfois, ils le portent sur eux. Parfois, ils ressemblent à des gens lambda qui triment tous les jours pour pouvoir se payer quelques jours de vacances.

    Je suis désolée de les voler et je ne le dirai jamais que pour ma conscience. Je le suis sincèrement. Mais il en va de la survie de ma fille, je la ferai toujours passer en premier.

— Et ça, c'est quoi ?, s'intéresse Spencer aux étalages de fruits et légumes qui lui font face.

— Des groseilles.

    Je choisis deux pommes, prends une grande bouteille d'eau et un Donut puis vais payer le tout. Nous quittons le magasin, remontons la rue puis nous installons à l'intérieur d'un restaurant à salades. Spencer adore ça. Elle me le fait savoir en lâchant des « huuuum » à chaque bouchée qu'elle prend. Je souris à la vue de ses joues qui s'agitent comme celles d'un petit écureuil.

— Tu veux pas goûter, maman ?

— Non, ça va, ma puce. Mange.

    Elle dévore son plat à la vitesse de la lumière.

— Doucement, Spen'. Mange doucement.

— Mais c'est boooon !

— Je sais, ricané-je. Mais il faut que tu mâches lentement, sinon tu vas être malade.

CHOSEN DAD (1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant