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Je le fixe les yeux ronds, incapable d'aligner une phrase complète je finis par répondre.
- Qu'est ce... qu'est ce que vous m'avez fait ??
Ses yeux étaient semblables aux miens : très ouverts, et on y voyait beaucoup de panique, nos réactions étaient similaires presque semblables, le silence était palpable. Et seuls nos cœurs et nos pensées étaient bruyants car nous deux nous savions que l'erreur médicale qu'il venait de faire pouvait non seulement lui coûter : la vie et celle de sa descendance mais me couperais également : ma liberté à moi et toute ma descendance.
Le silence ne dura que deux petites minutes soit cent vingt secondes mais ce fût, je pense, les plus horribles que j'eus a connaître dans ma vie. Il perça le silence en se raclant la gorge, et en me disant avec précaution.
- ... Je.. je suis terriblement désolé, madame je vous en supplie... ne lui dites rien, j'ai.. j'ai deux enfants et une femme et... je suis la seul source de revenue.
Il bafouillait ce qu'il me disait et arrivait à peine à me formuler ne serait que deux mots sans bégayer. Il tomba par la suite à genoux et poursuivi au sol tout en sanglotant :
- Je vous en prie madame ! Ils ont besoin de moi ! je suis terriblement désolé, désolé pour tout...
Je lui répond même si j'ai vraiment du mal :
- Tout ira bien pour votre famille. Levez vous... je ne dirait rien.
J'ai toujours été comme ça : vouloir convaincre les autres que tout va bien alors que je ne suis même pas sure que tout va bien ou que tout ira bien.
Il me regarde sceptique mais il le fait : il se lève tout en tremblotant et il continue en disant quelque seconde plus tard :
- Que comptez vous faire ? Je.. madame vous... ? vous comptez le garder ou avorter ?
- Ce que je compte faire ?
Ma voix me trahie car elle se casse, des larmes commencent à couler puis je continue :
- Je suis pas véritablement sûre mais je pense que je vais le garder.... Oui. Je vais le garder, ça sera sûrement ma seule chance alors oui; et si il le faut...
